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Clara Derhet,
déléguée au service pédagogique des Territoires de la Mémoire
Porter la voix : une expérimentation… qui en vaut la peine !
Un porte-voix, c’est un cornet pour amplifier les voix. À l’instar de cet objet, ce dispositif a été pensé pour diffuser les revendications citoyennes au plus loin, afin d’interpeller la société civile et les (futurs) représentant·es politiques. Il s’inscrit dans cette année pluri-électorale, fenêtre d’opportunité pour être vu et entendu. Il est un outil d’éducation à la résistance et à la citoyenneté, qui permet de cultiver le lien entre les citoyen·nes et le politique et, en quelque sorte, de mettre de l’huile dans les rouages du jeu démocratique.
Un fil conducteur… au plus proche des gens
Ce dispositif s’articule en trois étapes : récolter les exigences de changement auprès des citoyen·nes ; les analyser et les amender d’autres regards ; et enfin et l’objectif est bien là, mener une interpellation politique.
À travers des animations, des stands sur festivals et un site internet, les personnes ont complété ces phrases « Je m’appelle… Je suis… J’EXIGE ». L’idée était de se raconter, pour en arriver (quasi) naturellement à (re)trouver la capacité d’EXIGER… vis-à-vis du politique ! Avec ce cap bien déterminé : de l’intime au politique ! Et plus de 1300 voix ont été récoltées ! Les gens se sont exprimés généreusement, librement et avec plaisir !
Ce que cela raconte…
Tout d’abord, force est de (re)constater que l’intérêt pour la chose politique est bien vivace. Ces moments ont fait du bien, tant par rapport à la légitimé de nos pensées, qu’à la confiance en nos capacités d’expression et d’appartenance au monde. Ensuite, les gens se sont exprimés sur nombre d’enjeux de société, notamment : l’inégale répartition des richesses et la précarité ; la crise environnementale ; l’éducation et la jeunesse ; les discriminations.
Ce dispositif, en tant qu’expérimentation, nous interroge dans nos pratiques. Mais nous y croyons ! Et il donne lieu à énormément d’enthousiasme. Traduit-il une recherche de sens à nos actions, à nos vies ? Un besoin de plus d’humanité, de confiance (en nous et les autres) et d’espoir ? Un besoin d’être entendus et vus ? Un besoin de revitaliser nos démocraties ?
Maintenant : place à l’interpellation !
Pour faire bouger les lignes, il est temps de porter ses voix, à travers une exposition à La Cité Miroir, des animations, des rencontres politiques, des conférences, un site web et un moteur de recherche, des mises en voix, un atelier artistique, un « happening » en festivals et à Municipalia (Salon des mandataires), une lettre ouverte aux politiques, un compte Instagram, etc.
Anyway, derrière chacune de ces voix, il y a une personne qui nous a fait confiance pour porter sa parole. Certain·es nous ont particulièrement touché·es. Désormais, nous voilà dépositaires de ces paroles, c’est à nous de jouer et d’utiliser notre force de frappe, celle des Territoires de la Mémoire. Soyons à la hauteur de nos engagements !
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