Arts et pouvoir : à binôme controversé, programme varié !
- Philippe Marchal, directeur adjoint des Territoires de la Mémoire asbl
Le trimestriel de la laïcité en Province de Liège
Juillet-Août-Septembre 2014
L’art en tant que moyen d’expression est apparu très tôt dans l’histoire de l’Humanité. C’est notamment au travers de peintures rupestres que les premiers Hommes ont laissé une trace de leur existence. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que le pouvoir s’y soit intéressé très tôt. Avec, comme dessein premier, de s’en servir comme support de communication.
Ce numéro de Salut & Fraternité envisage les relations qu’entretient l’art avec trois perspectives du pouvoir : politique, religieux et économique. Si le pouvoir politique a très vite compris le parti qu’il pouvait en tirer, les artistes n’ont pas manqué de critiquer ses représentants, parfois de manière bien virulente. La religion les a également instrumentalisés pour faire passer son message, souvent empreint de prosélytisme. Son iconographie a ainsi donné de fabuleuses œuvres d’art aujourd’hui préservées dans les musées. Enfin, il n’est pas rare d’entendre dire que l’art constitue une valeur refuge : un Monet a ainsi récemment été vendu à plus de 39 millions d’euros.
À côté des sommes faramineuses que génère un marché de l’art cadenassé par quelques entités, bon nombre d’artistes expriment, via de nouvelles formes, leurs points de vue sur la société dans laquelle ils vivent. Bien souvent, ils luttent pour créer mais sont cantonnés au statut précaire que leur réserve celle-ci.
Viscéralement attachée à une expression libre et multiple, la laïcité ne peut que les soutenir dans leur combat. L’art n’est-il en effet pas porteur de libre examen ?