Voix des Sans-Papiers de Liège : sur la voie de la dignité

La Voix des Sans-Papiers (VSP) de Liège est un collectif de personnes en séjour irrégulier. Depuis plus de deux ans, elles occupent une ancienne école d’horticulture à Burenville.

La genèse de la VSP remonte à début 2014. En déposant leur seconde demande d’asile auprès de l’Office des Étrangers, une dame d’origine sénégalaise et ses deux enfants ont échappé de justesse à une tentative d’arrestation par la police.

Se retrouvant sans logement en plein hiver, elle a décidé de squatter un bâtiment vide. D’autres personnes ont ensuite rejoint le trio. Et c’est ainsi que l’occupation de la rue Ribaucourt à Bruxelles est née.

Inspiré par le modèle bruxellois, un petit groupe de sans-papiers de la Cité ardente a décidé d’occuper un bâtiment vide à Sclessin. Pour des raisons pratiques, il a d’abord demandé l’appui du CRACPÉ, et du Comité de soutien aux sans-papiers de Liège qui ont plusieurs années d’expérience sur le terrain liégeois.

La VSP de Liège a ainsi vu le jour en juin 2014 avec cet objectif : réunir sous le même toit des personnes sans titre de séjour légal afin de revendiquer leur droit à la dignité. De 10 personnes, le groupe est passé rapidement à 60. Parmi ces premiers occupants, saluons la mémoire de Bachir décédé le 23 avril 2016 à la suite d’une longue maladie.

En septembre 2015, il était nécessaire de déménager. La VSP de Liège s’est alors installée à Burenville où 98 personnes, dont 27 enfants et 22 femmes, s’organisent pour rendre leur quotidien le plus digne possible. Au fil des mois, l’occupation de Burenville est devenue, avec l’aide du comité de soutien et de citoyens sensibles à cette situation, un véritable lieu de partage culturel. Des ateliers écriture, peinture, audiovisuel, couture et cuisine y ont vu le jour.

Avec les textes issus de l’atelier écriture ont été créées deux pièces de théâtre : Les Sans et Les Croissants. La première a, entre autres, été jouée au Festival international de théâtre de Liège en 2017. La seconde durant l’exposition HomoMigratus au Musée de la Vie wallonne en 2016.

L’atelier peinture produit des tableaux nés de l’imaginaire de ces personnes fragilisées et les expose régulièrement. La dernière exposition était visible lors des Assises Migratoires à La Cité Miroir en juin 2017.

Quant à l’atelier audiovisuel, il couvre les évènements de la VSP et réalise des capsules vidéo comme Le racisme tue qui a obtenu le prix du public du film le plus engagé lors du festival A Film Ouvert édition 2017 à Bruxelles.

Les bâtiments de Burenville, qui appartiennent à la Ville de Liège, ont cependant été vendus à une entreprise de travail adapté. Les discussions sont toujours en cours avec le bourgmestre de Liège et les six chefs de groupe du conseil communal pour trouver un relogement, une solution humaine et durable, en attendant une éventuelle régularisation… La majorité des occupants ne savent pas encore où ils seront relogés dans les mois à venir.

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