- Robert Moor,
président du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège
Le mot du président
La guerre, les régimes dictatoriaux, la famine, les dérégulations climatiques conduisent des citoyens du monde à quitter leur pays. Le phénomène n’est pas nouveau mais il s’amplifie. En principe, ces populations doivent être accueillies au nom de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Article 13 : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays ». Article 14 : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ». La DUDH de 1948 est très claire : la libre circulation des citoyens du monde doit être garantie par les Nations Unies et la convention de Genève de 1951 définit clairement ce qu’est un réfugié et les devoirs des États qui l’ont signée.
Aujourd’hui, près de 18 millions de personnes vivent dans des camps, loin de leur lieu de vie ; ces camps se trouvent principalement dans les pays limitrophes des pays d’origine. Une faible minorité tente sa chance dans les pays européens (+- 350 000 en 2016) et ils ne sont pas souvent bien accueillis.
Les leaders populistes très en vogue de nos jours font de ces migrants des boucs émissaires ; ils seraient la cause du chômage, de l’insécurité, de la délinquance qui règnent dans nos pays. Face à une population paupérisée, de tels arguments portent leurs fruits ; songeons à Marine Le Pen présente au second tour en France et à la récente élection de Donald Trump, triste confirmation de cette tendance pour les USA.
Et notre petite Belgique n’échappe pas à cette vague de xénophobie ; elle est scandaleusement exploitée par le secrétaire d’État aux migrations qui multiplie les déclarations tonitruantes contre les immigrés, flattant un électorat au Nord du pays, séduit par l’extrême droite. Les centres fermés, tels Vottem, véritables prisons, sont l’antichambre d’un retour forcé des sans-papiers ; ces centres ne règlent nullement le flux des réfugiés mais ils ont pour but principal de faire peur aux nouveaux arrivants tentés par l’installation en Belgique.
Face à ces politiques démagogiques et inhumaines, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège prend clairement position pour combattre ces centres fermés et cette politique sécuritaire qui vise à stigmatiser les nouveaux arrivants dans notre pays. Nous plaidons, avec d’autres associations, pour que Liège devienne une « Commune hospitalière » : en clair, que des logements appropriés soient proposés aux nouveaux arrivants, que la police se montre accueillante, que le CPAS mette des moyens à disposition, que des classes passerelles plus nombreuses soient créées pour les enfants.
Bref, nous, citoyens laïques de Liège, souhaitons vivre « libres, ensemble », avec ces migrants qui de tout temps, ont enrichi notre belle province de Liège.
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