
Cours philosophiques : le débat actuel
- Céline Gérard, coordinatrice du service Études
Le trimestriel de la laïcité en Province de Liège
octobre-novembre-décembre 2013
L’idée d’un cours de philosophie et d’éducation à la citoyenneté, donné dans l’enseignement officiel, est dans l’air depuis plusieurs années maintenant.
Si le débat ne date pas d’hier, il est revenu en force dernièrement. Le 17 janvier 2012, la Ministre Marie-Dominique Simonet proposait la création d’un « tronc commun » aux cours philosophiques, qui comporterait trois axes : le questionnement philosophique, le dialogue interconvictionnel et l’éducation à la citoyenneté active.
Pour les associations laïques, le Centre d’étude et de défense de l’école publique (CEDEP) en tête, le problème reste entier. Outre le fait que les élèves restent séparés en fonction des convictions religieuses ou philosophiques de leurs parents, les autorités n’ont aucun droit de regard sur le contenu des cours religieux… voire n’ont même pas accès à leur programme ! Et la polémique de se poursuivre, alimentée par la Ministre elle-même, qui réclame, un an plus tard, l’instauration d’un cours de morale « vraiment neutre ».
Un argument de poids penche toutefois en faveur des partisans d’un cours d’éducation philosophique, éthique et citoyenne : trois constitutionnalistes ont conclu que rien ne contraint les parents à inscrire leurs enfants dans un cours philosophique, même si les écoles publiques se doivent de les organiser. L’abandon de ces derniers au profit d’un cours donné à tous les élèves de l’enseignement obligatoire en commun ne paraît donc plus si impossible à réaliser.
Quels sont les enjeux pour les parties en présence ? Quelle est la position du monde laïque ? Le cours de morale est-il neutre ? Autant de questions sur lesquelles se penche ce numéro de Salut & Fraternité.