• Isabelle Leplat
    déléguée au service Communication

En Lutte : une plongée au cœur des combats sociaux

Le 17 février dernier, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège inaugurait l’exposition permanente En Lutte. Histoires d’émancipation à La Cité Miroir. Cette dernière donne vie à la mémoire des luttes ouvrières en plongeant le visiteur au cœur des combats pour une société plus juste et solidaire.

La soirée a réuni, dans une salle comble, près de 400 personnes. Un écran géant avait d’ailleurs été installé dans l’espace Rosa Parks pour satisfaire la demande. Les spectateurs ont découvert en primeur quelques extraits de l’exposition. Dans la foulée, quelque 150 personnes ont eu le plaisir de la parcourir en exclusivité lors du week-end des 20 et 21 février, avant l’ouverture au grand public. Ces premiers visiteurs ont ainsi fait part de leurs sentiments, souvent enthousiastes, parfois nuancés, mais toujours constructifs.

En Lutte. Histoires d’émancipation emmène le visiteur dans le passé grâce au son, à la musique, aux jeux de lumières et à la voix de l’acteur Philippe Torreton. Il démarre à la création de la Belgique et s’arrête sur cinq temps forts de l’histoire ouvrière. De 1830 à 1886, la Révolution industrielle engendre la naissance de la condition ouvrière dans le contexte d’un capitalisme débridé, où la pauvreté est un phénomène organisé économiquement et socialement. La deuxième étape revient sur les émeutes de mars 1886 à Liège, lors desquelles les travailleurs laissent éclater leur désespoir. Un moment qui est à l’origine de la question sociale.

Le visiteur s’arrête ensuite sur la longue période de 1886 à 1960 : les travailleurs s’organisent et se structurent. Leurs combats débouchent sur de réels résultats politiques : l’instruction publique, le suffrage universel et les droits sociaux, dont l’établissement de la sécurité sociale. Une halte sur la grève de l’hiver 1960-1961 rappelle que les Trente Glorieuses n’étaient pas radieuses pour tous, puisque certaines catégories de travailleurs, comme les femmes et les immigrés, sont encore sous-payés. Le parcours s’achève par un focus sur la période de 1960 à nos jours, et pose clairement la question contemporaine du démantèlement des conquêtes sociales dans un système économique et financier soumis à la logique néolibérale.

À plusieurs moments, les visiteurs peuvent participer, soit en laissant un message téléphonique à l’économiste de leur choix, tels que, par exemple Marx ou Keynes, soit en se mettant dans la peau d’un bourgeois du XIXe siècle, soit en répondant à un test qui détermine quel transitionneur il est. Une dernière note résolument positive qui invite le citoyen à réfléchir sur ses moyens d’agir. Car tel est le but avoué de ce dispositif : réveiller notre capacité d’action !

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