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Christophe Corthouts,
délégué au service Animations
Enjeux Humains, une exposition qui réenchante la DUDH
« La DUDH est une utopie réaliste », Françoise Tulkens, juge belge à la Cour européenne des Droits de l’Homme.
En décembre 1948, après trois ans de négociation, à l’ombre du traumatisme provoqué par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) voit le jour. Dans un document composé de 30 articles, les Nations-Unies déclinent ce que doivent être les droits fondamentaux dans un système politique digne et égalitaire. À la suite des ravages provoqués par les théories racistes, l’article premier de cette déclaration stipule que les êtres humains naissent égaux en droits et en dignité. L’article 2 lui, disqualifie la discrimination. Les autres articles de ce document fondateur pour le mouvement laïque, s’attachent a évoquer les droits politiques, économiques et sociaux… dans un souci d’équilibre entre les valeurs de liberté et d’égalité.
Sans réel poids juridique, cette « déclaration » sera toutefois un symbole fort et dans les années qui suivront, elle servira de base pour la création de conventions, de lois, de mouvements d’émancipation et continue aujourd’hui, 75 ans après sa présentation, à inspirer de nombreux combats.
Mais autour d’elle le monde a changé. Et d’aucuns s’emploient à la qualifier d’obsolète, à remettre en question sa pertinence dans un monde qui ne ressemble plus à celui de l’après-guerre. Pire, des extrémistes de tous bords, en Belgique comme ailleurs en Europe, tentent de saper les fondements mêmes de la liberté et de l’égalité prônées par la DUDH.
C’est pourquoi le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège, en partenariat avec Cartooning For Peace, propose l’exposition Enjeux Humains, 100 dessins de presse pour réenchanter la DUDH afin de mettre l’accent sur les avancées, les erreurs, les reculs, les manquements qui touchent de nombreux pays à travers le monde.
Cartooning For Peace, association internationale de 319 dessinateurs, créée par Plantu et aujourd’hui présidée par Kak, abrite en son sein des centaines de signatures prestigieuses, venues des quatre coins du monde, tel Willis from Tunis, Cost, Chappatte, Joep Bertrams, Wolinksi ou encore les belges Cécile Bertrand, Nicolas Vadot et Pierre Kroll.
Par le biais du dessin de presse, dans toute sa variété et son aspect international, ce sont les grands défis de l’égalité des sexes, des conflits, de la santé, de l’éducation ou encore de la démocratie qui sont mis en lumière dans cette exposition.
Plusieurs milliers de visiteurs (individus, classes, associations, groupements, etc.) se succèdent depuis le 6 octobre pour aborder, par le débat, la DUDH de façon historique, pratique ou encore philosophique.
Qui plus est, dans un souci de modernité et de réflexion sur l’avenir de nos droits, un espace de l’exposition est consacré à l’écologie et l’identité numérique, deux sujets qui, pour des raisons évidentes, n’entraient pas dans les préoccupations des rédacteurs de la déclaration de 1948. C’est également dans cet espace que l’on peut retrouver le Marathon des lettres d’Amnesty International, permettant aux participants de poser un premier acte concret en fin de visite.
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