Migration, la démocratie et les droits humains dans les limbes

Le 27 avril dernier le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège rece­vait Sibylle Gioe, avocate au barreau de Liège, spécia­li­sée en droits des étran­gers, pour nous parta­ger son exper­tise. Elle nous invite à consi­dé­rer le trai­te­ment des étran­gers comme un enjeu démo­cra­tique fonda­men­tal et le devoir de chacun·e de faire usage de ses droits et liber­tés fonda­men­taux pour défendre ceux des autres, dans l'intérêt d'un régime démo­cra­tique fondé sur un socle de valeurs communes.

À partir de trois exemples brillam­ment étayés par son expé­rience de terrain, à savoir la poli­tique du non-accueil des deman­deurs d’asile en Belgique, la régu­la­ri­sa­tion « arbi­traire » des sans-papiers et la poli­tique euro­péenne, Sibylle Gioe démontre que les droits fonda­men­taux sont amoin­dris struc­tu­rel­le­ment pour les étran­gers. Ces méca­nismes doivent nous aler­ter sur l’état de nos démo­cra­ties, en Belgique, mais aussi au niveau européen.

Cette confé­rence a laissé la place à un riche échange avec le public portant notam­ment sur l’idée de « l’appel d’air », souvent soute­nue par les poli­tiques. En regard des chiffres et de la réalité socio­lo­gique de l’immigration en Belgique, cette idée peut être objec­ti­ve­ment dénon­cée et décons­truite. L’immigration non euro­péenne corres­pond à seule­ment 4 % de la popu­la­tion chaque année. Dès lors, le trai­te­ment média­tique et poli­tique de cette théma­tique semble disproportionné.

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