Suppression du statut de cohabitant·e, une longue lutte prête à (enfin) aboutir
- July Robert, chargée d’études et d’analyses chez Présence & Action Culturelle.
Le trimestriel de la laïcité en Province de Liège
Avril-Mai-juin 2023
Le statut de cohabitant·e pénalise les personnes bénéficiant d’allocations sociales ou de suppléments, de correctifs ou d’avantages sociaux. Du simple fait qu’elles cohabitent, elles perçoivent un montant plus faible que les personnes isolées et que les personnes considérées comme cheffes de ménage. Cela concerne par exemple quelqu’un qui est au chômage, en invalidité ou amené à recourir à l’aide sociale (RIS). Ce statut, créé dans un contexte particulier en 1981, perpétue une vison familialiste et patriarcale de la société. En plus de véhiculer ce modèle obsolète et sexiste, il stigmatise les allocataires sociaux et porte, avec violence, atteinte à leur dignité, souvent déjà ébranlée, ainsi qu’à tout espoir d’émancipation. Il empêche toutes formes d’habitations collectives et de solidarité intergénérationnelle, à l’heure d’une crise économique, énergétique et écologique sans précédent.
En regard des valeurs de solidarité, de liberté et d’égalité qu’il défend, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège est, évidemment, signataire de la plateforme Stop au statut de cohabitant·e, avec un grand nombre d’associations, de groupes et d’institutions. Les objectifs de la plateforme sont la sensibilisation de la population et la pression sur les autorités politiques en vue des élections de 2024. Ce numéro de Salut & Fraternité porte une voix supplémentaire pour la suppression du statut de cohabitant·e, source d’injustice sociale.