• Véronique Limère
    Véronique Limère
    présidente du Centre d'Action Laïque de la Province de Liège

Le mot de la présidente

Liberté, égalité, soli­da­rité… Ces valeurs sont toutes trois bafouées par l’existence du statut de cohabitant·e.

La liberté ne peut se conce­voir avec des entraves liées à la survie. En effet, si choi­sir une vie de couple entraîne une dimi­nu­tion des reve­nus suffi­sante que pour remettre en cause la construc­tion d’un avenir, que deviennent nos choix face à une machine admi­nis­tra­tive qui réduit des reve­nus bien néces­saires pour couvrir les besoins fonda­men­taux ? Vivre dans une préca­rité encore plus grande, frau­der ou renon­cer à une vie affec­tive ? Obli­ger des personnes à faire face à ce genre de choix n’est pas digne d’une société huma­niste telle que nous la concevons.

Obli­ger des personnes à faire face à ce genre de choix n’est pas digne d’une société huma­niste telle que nous la concevons.

Lorsque l’on se penche sur le type de personnes touchées par les pertes de reve­nus, on voit direc­te­ment que ce sont celles et ceux qui sont déjà préca­ri­sés qui sont touchés par cette mesure.
Les béné­fi­ciaires de l’intégration sociale, les personnes au chômage, celles souf­frant d’un handi­cap, les femmes… Quand on regarde le jour­nal télé­visé, fort chargé pour l’instant des abus de la classe sociale domi­nante, il est très diffi­cile de rester placide face aux diffé­rences de trai­te­ment des personnes. Lorsque l’on parle de valeurs, tous les indi­vi­dus sont répu­tés faire partie d’une Huma­nité où toutes et tous devraient être trai­tés de manière égale. Nous voyons malheu­reu­se­ment que ces valeurs, parfois trans­for­mées en discours, ne sont valables que dans la sphère théo­rique et que les inté­rêts person­nels souvent priment sur l’intérêt géné­ral. Il est temps de balayer ces discours décon­nec­tés des faits et déci­sions prises. Rendons à l’égalité sa place, celle des indi­vi­dus tous égaux devant la loi, devant ses choix, devant sa vie.

Dénon­çons cette mesure qui sanc­tionne finan­ciè­re­ment les élans de soli­da­rité, propres à l'espèce humaine, qui font de nous une espèce vivant en société et proté­geant les plus faibles.

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