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Véronique Limère,
présidente du Centre d'Action Laïque de la Province de Liège
Le mot de la présidente
Le droit de mourir dans la dignité, un droit qui devrait se concevoir sans entraves, un droit qui permet à chacun de disposer de sa vie (de sa mort) comme il l’entend.
Comme vous pourrez le lire dans les articles qui constituent ce numéro, ce droit est partiellement acquis, fragile et encore imparfait. En effet, une telle décision, qui exprime la liberté absolue de disposer de l’entièreté de son être physique et psychique, ne peut bien évidemment être prise à la légère. Par les autres, mais surtout et avant tout par la personne qui pose ce choix.
Et là, dans cette décision qui relève de l’intime, les règles permettant son autorisation portent en elles des entraves liées aux conditions de la procédure, aux contraintes matérielles et temporelles.
une telle décision, qui exprime la liberté absolue de disposer de l’entièreté de son être physique et psychique, ne peut bien évidemment être prise à la légère.
Pour bon nombre d’entre nous, il semble évident que l’on ne voudrait pas vivre une fin de vie marquée par une diminution mentale et/ou physique de ses capacités. Encore faudrait-t-il définir ce qui, individuellement, correspond à ces termes, concrètement, en investiguant ses valeurs et ses peurs. Cela semble si loin et peut devenir tout-à-coup si proche, la vie a cela de fascinant qu’elle est imprévisible, dans ses bons et ses mauvais côtés.
Une seule inconnue subsiste alors… C’est le moment où la fin de vie devient concrète, par l’annonce d’une maladie ou un accident altérant les capacités. A-t-on changé ? Les peurs sont-elles identiques ? La position prise pour un avenir qui semble lointain et incertain est-elle toujours d’actualité, en tout ou en nuances ? La déclaration anticipée a-t-elle été rédigée trop tôt ? Ou est-on enfermé dans un « trop tard » ?
Aujourd’hui, alors que la Cour européenne de Strasbourg a reconnu la constitutionnalité du droit à l’euthanasie dans notre pays, notre combat consiste à consolider et à améliorer les législations existantes, à les compléter également afin qu’elles répondent aux situations des personnes atteintes de troubles cognitifs.
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