-
Hervé Persain,
président du Centre d'Action Laïque de la Province de Liège
Le mot du président
Je rêve d’un monde dégagé des influences cléricales, militaristes, de l’exploitation, de la spéculation, des monopoles et des privilèges. Un monde qui s’appuierait sur des valeurs humanistes de liberté, d’égalité et de solidarité où règneraient la justice sociale, l’émancipation, la citoyenneté, l’autonomie…
Je rêve d’une société démocratique, ouverte à une citoyenneté active, critique et solidaire. Où des associations de toutes sortes se multiplieraient dans la société pour susciter le débat, l’implication de l’ensemble de la population, informée par une presse libre et indépendante.
Je rêve d’une gouvernance contractuelle entre le peuple et ses mandataires, révocables à tout moment, constamment sous le contrôle des électeurs impliqués au quotidien dans les enjeux politiques. Dont le gouvernement serait constitué par le peuple, où le monde ouvrier serait dignement représenté, et où les décrets seraient débattus, écrits et soumis à l’assemblée délibérante par des commissions ouvertes aux citoyens, parmi lesquels les étrangers auraient leur place, pouvant exercer des responsabilités au même titre que ceux qui les accueillent.
Je rêve d’une totale séparation entre les Églises et l’État, afin de garantir le principe premier de liberté, dont la liberté de conscience constitue l’indispensable socle. Une société où le budget des cultes serait contraire au principe de liberté car imposé à l’ensemble sans tenir compte du choix convictionnel des individus. Les biens accumulés par les clergés seraient rendus à la nation, en ce compris les bâtiments scolaires entretenus par l’État depuis des décennies. L’enseignement (et le système de santé, et l’aide sociale aux démunis…) serait dès lors entièrement laïcisé, libéré de l’emprise religieuse, car la foi relèverait uniquement du cercle familial. Dans cette société, l’instruction serait considérée comme un service public prioritaire, gratuit, obligatoire et ouvert à tous et toutes, sans aucune discrimination, où l’enseignement général serait imposé à l’ensemble des élèves, avant le passage éventuel à l’enseignement professionnel ou polytechnique, un enseignement qui soit le gage de l’égalité des chances, où l’art et la culture auraient toute la place qu’ils méritent.
Je rêve d’une société profondément équitable, sans aucune discrimination, où le monde du travail serait ouvert à l’autogestion, où le chômage serait efficacement combattu, le bien-être des travailleuses et des travailleurs respecté, un juste salaire garanti et doté de plafonds raisonnables…
Et je ne suis pas le seul à en rêver… ni le premier.