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Jacqueline Slepsow,
coordinatrice du service Droits humains
La forêt sacrée : une soirée de sensibilisation aux mutilations génitales féminines
Le jeudi 2 février, dans le cadre de la Journée internationale tolérance zéro aux mutilations génitales féminines, le Collectif liégeois de lutte contre les mutilations a proposé la projection du documentaire La forêt sacrée de Camille Sarret. Ce film aborde le combat mené par une Ivoirienne, Martha, contre la pratique de l’excision dans son village natal. Malgré la loi ivoirienne de 1998 qui l’interdit, l’excision reste une tradition fermement ancrée dans les usages et mentalités.
Un riche échange avec le public a prolongé la soirée, en présence de la réalisatrice, Camille Sarret, de Chris Paulis, Docteur en Anthropologie de l’Université de Liège, de Samia Youssouf de l’antenne liégeoise du Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS), de Gaëlle Lechanteur, assistante sociale et Laetitia Di Bartolomeo, psychologue. Malgré le caractère tabou, beaucoup de personnes directement concernées par la thématique se sont exprimées. Les séquelles physiques et psychologiques ont été mises en évidence. La salle s’est interrogée sur la place et le rôle des hommes à la fois dans le processus de l’excision et dans le combat mené contre celle-ci. Il est apparu évident qu’une lutte efficace doit éviter toute « moralisation » mais plutôt mettre l’accent sur les avantages, tant pour les femmes que pour les hommes, à bannir cette pratique. Le débat s’est aussi intéressé à la reconversion des exciseuses, axe largement abordé dans le documentaire à travers le projet de Martha : une « maison des femmes » pour les suivis de grossesse et les accouchements où ces femmes pourraient jouer un nouveau rôle.
La forêt sacrée a permis au public de mieux comprendre pourquoi il est difficile pour les communautés qui perpétuent cette tradition d’y renoncer, sans pour autant l’accepter.
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