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Fanny Lebrun,
coordinatrice à Cycle en Terre
Comment apprendre les uns des autres ?
Belle question ! Je vais essayer d’y répondre à ma manière, toute simple.
On m’a dit il n’y a pas longtemps de bien retenir cette leçon: « Vivre, c’est apprendre ». Maintenant, quand je vis quelque chose de contraignant, je me dis que j’apprends. ça aide, ça allège ma vie. Et c’est avec plaisir que je vous partage mon secret.
Pourquoi apprendre ? Cela me semble fondamental, avant de réfléchir au comment. Je vois deux facettes liées à l’apprentissage : soi et la société.
Nous avons un besoin profond et intime de satisfaire notre curiosité. C’est fort quand nous sommes enfants et cela perdure en grandissant même si parfois on l’oublie. Apprendre nous stimule, nous met en mouvement, nous permet de créer. De cette manière, on découvre de nouveaux espaces dans lesquels on peut rebondir et nous épanouir.
L’apprentissage est aussi culturel. Il nous permet de nous sentir reliés entre nous car il découle d’interactions fortes. C’est un moyen de survie qui préserve les bases d’une société. Nous avons besoin de notre entourage pour subsister, de transmettre nos connaissances pour cohabiter dans le cadre établi.
Pour le comment, le plus pratique est… de vivre ensemble. De là découle le reste, tout seul. Pas d’effort à faire, nous sommes programmés pour cela. Cela vient de notre famille d’abord, puis de nos amis et connaissances de tous âges, en parallèle aux expériences de vie… Tout est bien articulé pour qu’on apprenne sans avoir besoin de le conscientiser.
Et si on décortique, il y a bien sûr des conditions meilleures que d’autres pour favoriser le processus.
Un environnement de confiance, d’égalité, de tolérance, et d’échange est bénéfique. Il va favoriser un apprentissage ancré, sain, ample. Tout cela est lié, de nouveau, à soi et aux autres.
En effet, pour apprendre, on ose. On ose écouter nos intuitions, on ose s’exprimer. On prend le risque de faire des erreurs, on accepte d’être ignorant et humble, on va vers l’autre demander de l’aide et on avoue donc une dépendance qui peut paraître effrayante. On sait aussi s’oublier, juste ouvrir grands les yeux, laisser nos pensées sur le côté et mettre toute notre énergie vers l’extérieur de nous-mêmes, en restant bien sûr bien présent à soi.
De là vient la suite : la relation à l’autre. Celle-ci est dynamique. Pour apprendre, on agit ensemble, on apporte en acceptant aussi de recevoir, on s’exprime clairement, on prend le temps aussi d’écouter. On met ses limites, on perçoit celles de l’autre. Et puis on retourne à soi pour digérer les informations. Avec un bon repos, on intègre. Quelle dynamique !
Cela semble peut-être un peu théorique ou abstrait. Et pourtant c’est si simple. C’est ainsi que j’apprends à aller au bout de mes projets (Cycle en Terre, ma famille, mes amis, mes plaisirs et mes défis). C’est ainsi que j’apprends à coudre, à cultiver, à gérer une équipe, à transmettre.
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