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Véronique Limère,
présidente du Centre d'Action Laïque de la Province de Liège
Le mot de la présidente
La neutralité est bien entendu un but difficile à atteindre, car nous sommes toutes et tous la construction d’expériences, de cultures et de réflexions diverses. Mais dans certaines circonstances, nous devons revêtir le manteau de celle-ci afin de garantir à nos interlocuteurs une égalité de traitement et de considération, dans le cadre des services publics.
Plus particulièrement dans l’enseignement officiel et dans l’enseignement libre subventionné non confessionnel qui adhèrent aux principes des décrets organisant la neutralité (31 mars 1994 et 17 décembre 2003). Ceux-ci permettent de garantir à l’élève le droit d’exercer son esprit critique et, d’exprimer librement son opinion sur toute question d’intérêt scolaire ou relative aux droits de l’homme. Ils visent à éduquer les élèves au respect des libertés et des droits fondamentaux et à préparer chaque enfant à son rôle de citoyen responsable dans une société pluraliste. La neutralité implique notamment le respect des conceptions philosophiques, idéologiques ou religieuses des élèves et des parents. Ces principes ratifient la nécessité de dispenser un enseignement où les faits sont exposés et commentés, que ce soit oralement ou par écrit, avec la plus grande objectivité possible ; où la vérité est recherchée avec une constante honnêteté intellectuelle et où, la diversité des idées est acceptée, l’esprit de tolérance développé (source : www.enseignement.be).
Dans certaines circonstances, nous devons revêtir le manteau de celle-ci afin de garantir à nos interlocuteurs une égalité de traitement et de considération, dans le cadre des services publics.
L’objectif de ces décrets est de permettre à chaque enfant d’intégrer le « Vivre, ensemble » dans une communauté plurielle, où la différence devient une richesse. La neutralité de l’encadrement éducatif permet à chacun de s’exprimer dans un espace intellectuel sécurisant et organisé.
C’est pour cela qu’il me paraît indispensable d’afficher cette neutralité dans une posture tant intellectuelle que dans l’apparence. Comment penser l’autre en face de moi comme neutre s’il arbore un signe convictionnel ? Ce sont des signaux discordants, générant a minima le doute et parfois une tension interne lorsqu’ils entrent en contradiction l'un avec l'autre. Comment pourrais-je approcher intellectuellement la neutralité si je ne sais pas abandonner physiquement mes signes d’appartenance au pas de la porte ?
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