Femmes entre vigilance et résistance
- Catherine Maréchal, directrice
Le trimestriel de la laïcité en Province de Liège
octobre - novembre - décembre 2014
« Les femmes gagnent 21 % de moins que les hommes ». Cette manchette d’un grand quotidien belge est sans nul doute percutante. L’article, qui date de mars dernier, précise toutefois que, hors temps partiel, ce chiffre tombe à 7 %. Et l’éditorialiste de se féliciter du rétrécissement de cet écart. Il n’y a pas de secret : une telle progression est bel et bien due au vote d’une loi en faveur des femmes.
En effet, dans tous les domaines où elles ont conquis des droits, il aura fallu une solide mobilisation pour faire pression sur les élus afin qu’ils modifient la législation : suffrage universel, contraception, droit à l’avortement, accession au compte en banque, etc. Et aujourd’hui, bon nombre de directives sont votées au niveau européen, pour s’imposer ensuite aux États membres. Un modus operandi qui mérite évidemment toute l’attention des citoyens : c’est en effet là qu’en matière d’égalité hommes-femmes et de conquête des droits, beaucoup d’intérêts se jouent.
D’aucuns l’ont d’ailleurs bien compris. Ceux qui, sous couvert de discours pernicieux et d’arguments pseudo-progressistes, n’ont pour autres buts qu’un retour en arrière dans ces matières. « Pro-vie » autoproclamés, « anti-choix » avérés, ils sont les fers-de-lance d’un lobbying qui promeut des idées plus rétrogrades les unes que les autres, vestiges d’un autre temps. Plus effarant encore : certaines femmes de pouvoir, élues populistes européennes, utilisent leur féminité pour les promouvoir, légitimant par là-même un discours naturaliste qui, au fond, n’a jamais vraiment disparu des débats.
Nous le rappelions plus haut : ces droits sont le fruit de combats de longue haleine. À nous d’être vigilants pour ne pas les perdre !