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Jean-Denis Tourneur,
délégué au service Animations
Le populisme en questions
Le 10 octobre dernier, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège organisait en son Espace Laïcité de Waremme une table ronde sur le thème du populisme. Trois intervenants s’y sont exprimés.
Richard Lorent, sociologue, a abordé les évolutions des concepts et acceptions du terme « populisme ». Il a relevé que dès son apparition en Russie, se posait la question suivante : le peuple doit-il être le moteur lent du changement, ou le bénéficiaire passif de la révolution imposée par ses représentants autoproclamés ? Il nous a prévenu du danger de se proclamer porte-paroles des sans-voix (du paysan idéalisé des origines, au peuple uniforme, forcément pétri de bon sens).
Marcel Sel, essayiste, blogueur, a ensuite insisté sur la nécessaire estimation de la sincérité des interlocuteurs (les partis fascistes ne peuvent plus avancer à visage découvert de nos jours). Il a enchaîné sur les origines de la N-VA, héritière des mouvements fascistes flamands de l’entre-deux guerres. Pour lui, il est fondamental d’analyser les programmes. Il importe aussi de distinguer les propos populistes, présents dans quasiment tous les partis, des partis populistes qui systématisent les positions populistes.
Michaël Pops, étudiant en journalisme à l’Université de Liège a dressé un portrait du mouvement « Nation », groupuscule fasciste présent en Wallonie et à Bruxelles. Il en a décortiqué les stratégies de communication (récupération de manifestations en lien avec des faits divers à forte connotation émotionnelle, tags, affiches, …).
Les regards croisés des intervenants nous ont invités à scruter les intentions, sonder les programmes, jauger la sincérité, contextualiser les propos, résister à l’appel des sirènes de ceux qui proposent des solutions simplistes à des problèmes complexes, questionner, douter, exercer sans relâche notre esprit critique, armes nécessaires pour combattre les tentations populistes.
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