• Jacqueline Slepsow
    coordinatrice du service Droits humains

Reconstruire après une MGF ?

Le 6 février dernier, le Collectif Liégeois contre les Mutilations Génitales Féminines (CLMGF), a proposé une table ronde centrée sur la problématique de la reconstruction clitoridienne, suite à une mutilation génitale féminine. Les intervenants, le Dr Martin Caillet, gynécologue à l’Hôpital St Pierre à Bruxelles, le Dr Armand Kaluanga, Gynécologue à Liège et Mme Emmanuelle Deliège, psychologue au Centre Louise Michel, ont dans un propos tout en nuances, mis en évidence à la fois les bénéfices et les risques de cette intervention. Celle-ci est encore rarement pratiquée dans notre pays, mais est réalisée depuis un certain nombre d’années déjà, par un gynécologue parisien, le Dr Foldes.

La plupart des femmes qui y recourent semblent en retirer un bénéficie essentiellement lié à une amélioration de leur image corporelle et de leur vie sexuelle. L’opération n’est cependant pas sans risques et ses suites se révèlent très douloureuses. C’est la raison pour laquelle elle n’est pratiquée qu’en cas de complications. Les femmes ne récupéreront cependant jamais ce qui a été perdu. à noter que la prise en charge d’une femme qui a subi une MGF ne passe pas nécessairement par un acte chirurgical, et doit toujours être plus globale.

Les questions qui ont suivi l’intervention ont porté essentiellement sur la possibilité de reconstruction clitoridienne en Belgique ainsi que sur ses modalités concrètes et sur la sensibilisation à la problématique. Bon nombre de femmes excisées se sont montrées manifestement intéressées par le sujet : pour certaines d’entre elles, cette intervention représente sans doute l’espoir de la dernière chance de récupérer une vie sexuelle moins éprouvante.

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