• Cécile Parthoens
    Cécile Parthoens
    co-directrice du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège

Pas de confinement pour l’esprit critique et le « libres, ensemble » !

Durant cette période de confi­ne­ment, comme beau­coup d’autres asso­cia­tions, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège a dû s’adapter et parfois même se réin­ven­ter. Il a saisi toutes les oppor­tu­ni­tés pour conti­nuer à faire vivre l’esprit critique et à être aux côtés des citoyens tout au long du premier semestre 2021. 

La manière la plus visible aura sans nul doute été la diffu­sion de l’exposition Illu­sions, vous n’allez pas y croire ! Avec près de 25 000 visi­teurs de mars à juin, cette expo­si­tion entiè­re­ment conçue par nos équipes a rencon­tré un grand succès popu­laire et nous a permis de dialo­guer avec un public très diver­si­fié des biais induits par notre cerveau dans notre percep­tion du monde. Notions de point de vue et d’esprit critique qui ont été creu­sées, période de confi­ne­ment oblige, via de multiples anima­tions de groupes réin­ven­tées en formule visio­con­fé­rence (notam­ment la table ronde avec le parrain scien­ti­fique de l’exposition, Albert Moukhei­ber). Si la décep­tion de n’avoir pu les mener en présen­tiel reste présente, le nombre impor­tant de partages et la vie que ces confé­rences conti­nuent d’avoir sur le web nous réjouissent grandement.

Autre thème, mais même volonté de permettre une approche critique et nuan­cée, la confé­rence Violence d’État, Violence Sociale en Démo­cra­tie réali­sée dans le cadre des commé­mo­ra­tions des 150 ans de la Commune de Paris a égale­ment été repen­sée en visio­con­fé­rence le 28 mai dernier.

Asso­ciée cette année au festi­val Nour­rir Liège, la dyna­mique des Champs des possibles, après avoir vu son édition 2020 complè­te­ment retra­vaillée par le truche­ment de l’animation d’un site inter­net, a, en 2021 trouvé des formules d’interventions urbaines à l’échelle des bulles de liberté lais­sées par les consignes sani­taires : pièces de théâtre complè­te­ment retra­vaillées pour être jouées dans de tout petits formats et des lieux de vie aussi impro­bables que riches comme des pota­gers commu­nau­taires, balades explo­ra­toires ou inter­views indi­vi­duelles ont alimenté à souhait la réflexion sur l’accès à l’alimentation saine pour tous et les possi­bi­li­tés d’engagement des citoyens.

On le sait, la presse a abon­dam­ment relayé cette ques­tion, la « période covid » a généré et génère encore beau­coup de détresse psycho­lo­gique. À ce niveau, notre asso­cia­tion a contri­bué aux efforts de soutien notam­ment envers les plus fragi­li­sés en dédiant entiè­re­ment le travail d’une des équipes séré­siennes à l’écoute indi­vi­duelle. Via des rencontres indi­vi­duelles en présen­tiel, des contacts télé­pho­niques ou par le truche­ment des outils virtuels, nous avons soutenu et soute­nons encore celles et ceux que le confi­ne­ment a plon­gés dans la plus grande soli­tude et le désarroi.

Après une program­ma­tion 2020 complè­te­ment cham­bou­lée, les Champs des possibles ont pû s'exprimer en 2021 sous forme d'interventions urbaines et de balades explo­ra­toires à l'échelle des bulles. – © Daniele D'Andreti – unsplash​.org

Les enfants de moins de 12 ans ont heureu­se­ment été forte­ment épar­gnés par la plupart des mesures sani­taires du second confi­ne­ment ce qui nous a permis de pour­suivre autant que possible la dyna­mique des ateliers du mercredi et de soutien à la réus­site scolaire tout au long de l’année. Bulle d’oxygène dans une société anxio­gène, nous avons mis à profit ces temps d’animation pour d’une part, tenter de rattra­per chez des enfants déjà en grande diffi­culté avant la crise, les lacunes dans les appren­tis­sages scolaires à la suite du premier confi­ne­ment. Par ailleurs il était impor­tant de permettre aux enfants de s’exprimer et de débattre sur ce qui traverse notre société, mais aussi de se proje­ter dans un avenir dans lequel ils pour­raient croire.

Croire en l’avenir et dans la force de notre projet du « Libres, ensemble » est un de nos moteurs à tel point que nous avons décidé d’engager et de mettre en place une nouvelle équipe à Jupille pour démul­ti­plier le travail avec les enfants. Le succès de fréquen­ta­tion des premiers stages qui y ont été propo­sés en juillet et en août laisse augu­rer le début d’une riche aven­ture huma­niste avec les Jupillois et leurs voisins qui souhai­te­ront nous rejoindre.

Parta­ger et construire ensemble une société portant haut les idéaux laïques est un exer­cice que nous aimons prati­quer. En plus de toutes nos actions, nous avons mis à profit la période de confi­ne­ment pour fina­li­ser la rédac­tion de deux carnets de bord afin de parta­ger et diffu­ser les ensei­gne­ments que nous reti­rons de nos pratiques de terrain : Sensi­bi­li­ser à l’esprit critique, ceci n’est pas un mode d’emploi (télé­char­geable sur notre site www​.calliege​.be) et Approche péda­go­gique de la Décla­ra­tion univer­selle des droits de l’homme (à paraître en décembre prochain).

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