
La laïcité et la mort
- Céline Gérard, coordinatrice du service Études
Le trimestriel de la laïcité en Province de Liège
AVRIL - MAI- JUIN 2015
C’est une évidence : la mort fait partie de la vie. Quand la laïcité se penche sur la question, c’est avant tout pour lui donner un sens : la conscience d’une fin nous amène à réfléchir sérieusement sur le présent et ce, sans tabou.
Si elle est inévitable, la mort est source d’enjeux pour les êtres humains que nous sommes. Ou plutôt l’absence de mort, la vie éternelle, qui a de tout temps fasciné l’Homme. Nombre de mythes et de légendes présentent ainsi des héros immortels ou des humains qui tentent d’accéder à ce statut. Les religions ne sont pas en reste : la promesse d’une vie éternelle pour l’âme, une fois le corps disparu, est au centre de leurs réflexions, transformant souvent cette fin en un hypothétique commencement. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, la science elle-même nourrit ce fantasme : les transhumanistes considèrent ainsi que les avancées biotechnologiques pourront, à terme, soigner l’inéluctable dépérissement du corps et de l’esprit.
Imaginons cependant, le temps d’un numéro de Salut & Fraternité, que la mort puisse être repoussée. Chacun viendrait-il au monde avec l’immortalité sur sa liste de naissance, ou serait-elle réservée à certains nantis capables de s’offrir les techniques de pointe développées à cet effet ? Quelles en seraient les conséquences sur la société et son organisation ? Est-elle au fond souhaitable ?
Si cette éventualité relève encore de l’utopie, gardons à l’esprit que le mieux est encore de rire de la mort avant qu’elle se joue de nous !