Le mot du président

La laïcité organisée s’élève contre les dogmes, notamment lorsqu’ils engendrent des inégalités. Le rapport à la religion induit encore de nos jours l’organisation sociétale, les rapports discriminants entre femmes et hommes, l’éducation confessionnalisée ou non, une médecine influencée par les options philosophiques particulières…

Une autre religion s’est implantée dans notre société. Elle parie sur les bienfaits d’une main invisible, censée régler les rapports humains. Cette croyance a-t-elle plus de sens que celle de ces adeptes de la Licorne rose invisible, parodie des croyances théistes ?

Au nom de cette main, les services publics sont sacrifiés au profit de la privatisation des services, responsable d’une médecine, d’un enseignement, d’une société à deux vitesses ! De tout temps, l’humanité traverse ce combat entre privilégiés et pauvres, possédants et possédés, entre les détenteurs du pouvoir et leurs sujets.

« Il faut plusieurs années pour que la combinaison récente du cléricalisme et de l’opportunisme ait épuisé tous ses effets¹ », disait Jaurès, il y a cent ans. Il semble bien qu’il faille plusieurs générations pour venir à bout de ceux qui, perdant l’espoir d’arriver à assujettir les masses par la seule religion, ont fait appel aux chimères de la libre entreprise et de la haute finance pour servir leurs intérêts de caste, la liberté sans brides profitant toujours aux plus forts.

La lutte sempiternelle entre démocrates et réactionnaires ne semble pas prête d’aboutir. Les tenants du bien commun équitablement partagé savent « la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements ». L’histoire la leur enseigne, l’actualité leur en offre chaque jour la preuve, sans pour cela égratigner leur détermination.

1. Extrait du discours à la Chambre des Députés de 1897, publié sous le titre « Socialisme et paysans ».

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L’égalité, notre intérêt à tous !