• Hervé Persain
    Hervé Persain
    président du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège

Le mot du président

Le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège a bien conscience de toute l’importance que revêt le pan de la laïcité philosophique au sein du Mouvement. Si la Régionale a développé une expertise professionnelle dans le domaine de la laïcité politique, l’implantation de la laïcité sur l’ensemble du territoire est tributaire de l’action des associations locales. Celles-ci sont spécialisées tant en termes de relais des projets régionaux et communautaires qu’en termes d’action d’éducation permanente et, dans des conditions de proximité avec les populations, par l’organisation des cérémonies qui accompagnent les familles dans les moments importants de l’existence, de la naissance à la fin de vie. C’est pourquoi nous avons toujours à cœur de soutenir les associations membres dans cette responsabilité fondamentale de répondre aux attentes des personnes qui font appel à elles. Un permanent a été engagé à cette fin par le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège. Sa mission est d’être attentif aux attentes des associations et de leur offrir son expertise et des ressources en matériel pour offrir une aide adaptée à chaque cérémonie.

Notre philosophie n’est pas d’imposer des itinéraires tout tracés qui jalonneraient de facto les moments clefs de la vie. Sans prosélytisme, nos volontaires se tiennent à la disposition de ceux qui souhaitent leur accompagnement pour un parrainage, une fête de la jeunesse laïque, un mariage, des noces d’or, des funérailles… Si ces besoins ne s’expriment pas par tous ceux qui se sentent laïques, il n’en demeure pas moins que ces démarches sont indémodables, même si les rituels et les symboles peuvent évoluer au fil du temps, en fonction de l’évolution des mentalités et des outils modernes dont nous bénéficions. Les rites de passage ne sont pas tombés en désuétude, même si les âges auxquels ces étapes se rattachent ont pu changer.

Ce service rendu à la population ne souffre aucune discrimination. Dès lors, dans chaque commune, les familles doivent avoir accès à des infrastructures offrant tout le confort et les fonctionnalités requis pour garantir le bon déroulement des cérémonies. Ceci d’autant plus que la circulaire Furlan semble mettre un terme à la mise à disposition des administrations communales pour les parrainages ou mariages laïques (NDLR : voir à ce propos le texte d’Anne Fivé en page 3). Pourtant, quelle différence voit-on entre une manifestation civile et une cérémonie laïque, qui relève précisément d’un esprit de tolérance, d’une démarche citoyenne non discriminatoire, et constitue le symbole même de l’hommage que l’humanité rend aux personnes, au-delà de leurs options philosophiques, politiques, et de leur origine géographique, sociale ou culturelle ?

Même s’il est indispensable que chaque conviction puisse être identifiée par un lieu qui lui soit propre, il serait cependant naturel et rationnel que chaque commune bénéficie d’une infrastructure multi-convictionnelle pour y organiser des cérémonies plutôt que de multiplier les églises et autres lieux attribués à chaque communauté religieuse ou non-confessionnelle.

Ce lieu apporterait par la même occasion une réponse non orientée philosophiquement pour les cérémonies d’hommage lors de catastrophes ou de manifestations patriotiques ou civiles. Il n’est plus l’heure aujourd’hui de privilégier une religion, fût-elle plus ancienne chez nous que d’autres communautés, ou d’assimiler l’ensemble de la population aux adeptes d’une croyance particulière, même dominante !

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