- Jean-Claude Bottelbergs,
président du Comité d’Action Laïque de Herve
À propos de la position de Monsieur le Ministre, Paul Furlan, sur le mariage dit laïque dans la maison communale…
J’ai toujours mesuré la grande chance que j’avais de pouvoir vivre dans un état démocratique et n’en déplaise à certains, laïque, un état qui n’exerce aucun pouvoir religieux et ne reconnaît à aucune église, quelle qu’elle soit, le moindre pouvoir politique. Garantir l’égalité des citoyens devant la loi, apprendre à vivre ensemble dans la diversité des croyances et convictions personnelles, assurer à chacune et chacun la liberté de conscience, de pensée et de religion, me sont toujours apparus comme des fondements incontournables de toute société qui se réclame de démocratie.
Une telle société m’autorise le droit à la différence, elle encourage l’esprit d’initiative, la recherche du savoir, le développement de l’esprit critique et me renvoie à mes responsabilités face à mes pairs. À mon humble avis, liberté, altérité et solidarité pourraient par exemple figurer au panthéon des valeurs qui sous-tendent la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Personnellement, dès l’instant où ces trois maîtres mots sont et restent indissociables, je les préfère à celui de neutralité que je trouve quant à lui, fade, incolore, insipide et peu courageux. Je ne vois pas en quoi le fait de réaffirmer publiquement, au sein de la maison communale, à l’occasion de quelque célébration que ce soit, son attachement aux principes et valeurs sur lesquels repose notre démocratie constitue un détournement de pouvoirs inadmissible.
A contrario, être empêché, dans un endroit public hautement symbolique, de mettre en exergue ces mêmes principes et valeurs sous couvert d’une neutralité dès lors à la limite suspecte pourrait, me semble-t-il, apparaître comme antinomique avec l’esprit de la Déclaration des droits humains.
Mais peut-être est-il naïf de ma part de voir en la maison communale le symbole d’une citoyenneté qui ose s’affirmer en toute congruence avec l’idéal démocratique auquel nous sommes à juste titre si jalousement attachés.
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