• Ann Wulf, Emilie Leclercq et Alice Dehaeseleer
    Ann Wulf, Emilie Leclercq et Alice Dehaeseleer
    asbl Ecoconso

La consommation pour un modèle alliant écologie et solidarité

62 % des Belges consi­dèrent que nous allons devoir vivre et consom­mer autre­ment dans l’intérêt des géné­ra­tions futures1 . Une bulle anxio­gène liée à la destruc­tion de l’environnement nous entoure actuellement.


Au même instant, d’autres bulles pleines d’espoir se créent grâce à nos actions en tant que consom­ma­trices et consom­ma­teurs. Suffi­sam­ment pour servir de levier vers un modèle écono­mique plus écolo­gique et soli­daire ? On jette un œil sur ce qui prend forme.

Agir indi­vi­duel­le­ment

Nombreuses sont les personnes qui sortent de leur zone de confort et (re)prennent le pouvoir sur leur consom­ma­tion. Pour certaines, les actions vont toucher à la mobi­lité, pour d’autres à l’alimentation, au textile, à l’électronique, au loge­ment… On ne fait pas sa révo­lu­tion person­nelle en une fois.

À chaque achat, on peut déci­der du modèle écono­mique que l’on veut soute­nir. L’idée de « voter avec son argent » peut sembler anec­do­tique. Pour­tant, la tendance du zéro déchet a donné nais­sance à plus d'une centaine de maga­sins de vrac en Belgique en quelques années. De la même manière, être atten­tif aux modes de produc­tion lors de ses achats favo­rise l’émergence de marques éco-respon­sables et d’un entre­pre­na­riat basé sur des valeurs de dura­bi­lité. On le constate notam­ment dans le secteur de la mode ou des cosmé­tiques, avec un nombre gran­dis­sant de savon­ne­ries arti­sa­nales belges, par exemple.

Même les grandes marques se mettent au vert. Cepen­dant, l’écologie étant désor­mais aussi un outil de marke­ting, on déve­loppe son sens critique pour repé­rer le green­wa­shing2 .

© Mika Baumeis­ter – Unsplash​.org

Se mobi­li­ser collectivement

Consul­ta­tions réali­sées par les pouvoirs publics, mani­fes­ta­tions ou actions mili­tantes, chacune et chacun peut faire entendre sa voix et influen­cer le cadre qui régit la société et son écono­mie. Cette citoyen­neté peut aussi s’exercer de façon collec­tive dans le champ de la consom­ma­tion. On peut ainsi rejoindre ou créer des initia­tives collec­tives locales tels qu’un Repair café, un pota­ger collec­tif ou une monnaie locale citoyenne.

Dans ces lieux de partage, on construit des alter­na­tives pour relo­ca­li­ser l’emploi et créer un monde plus juste et durable. On y sort aussi de sa bulle et de l’écueil du « Je suis seul à agir donc ça ne sert à rien ». Cela a été le cas pour la Cein­ture aliment-terre liégeoise. Cette dyna­mique a été lancée par une poignée d’organisations et de citoyens en 2013 pour favo­ri­ser une filière alimen­taire courte, écolo­gique et géné­ra­trice d’emplois de qualité. En quelques années, une quin­zaine de nouvelles coopé­ra­tives (de produc­tion, forma­tion, trans­for­ma­tion, …) ont été créées sur tout le spectre de la filière alimen­taire. Le nombre de maraî­chers en province de Liège a aussi plus que doublé et la démarche essaime sur d’autres territoires.

Un mouve­ment global nécessaire

Le chan­ge­ment vers un système écono­mique plus durable peut être initié ou soutenu de manière indi­vi­duelle et collec­tive par les consom­ma­trices et consom­ma­teurs, mais cette respon­sa­bi­lité ne peut pas repo­ser sur leurs seules épaules. Il faut aussi l’action des États et des entreprises.

Pour acti­ver le levier de la consom­ma­tion, on s’encourage mutuel­le­ment et on évite de (se) culpabiliser.

On fonc­tionne dans un système. C’est pour­quoi il est impor­tant de déve­lop­per des actions top-down (ou descen­dantes, par exemple quand l’Union euro­péenne impose des règles envi­ron­ne­men­tales qui s’appliquent à tous) et bottom-up (ou ascen­dantes, comme créer des alter­na­tives de consom­ma­tion, sans attendre que le système change d’abord).

Pour acti­ver le levier de la consom­ma­tion, on s’encourage mutuel­le­ment et on évite de (se) culpa­bi­li­ser. Notre pouvoir de consom­ma­teur dépend aussi de notre situa­tion et d’inégalités sociales, géogra­phiques, écono­miques.… L’intensité de nos inves­tis­se­ments varie mais tous sont néces­saires. Alors devant les pensées d’éco-anxiété, on souffle un bon coup, on pense à l’effet boule de neige et on agit là où on peut. Et puis on regarde toutes les bulles d’espoir qui conti­nuent de se former.


  1. Enabel, Enquête d’opinion auprès des Belges sur la consom­ma­tion respon­sable, 2021.
  2. Voir l’article : « Des entre­prises plus durables : green­wa­shing ou vrai enga­ge­ment ? » sur www​.ecoconso​.be.

À lire :

  • La BD Petite réflexion sur l’engagement citoyen, de Romane Thief­fry, As Bean et Refresh, sur Facebook.
  • www​.ecoconso​.be pour faire le plein de conseils et d’adresses pour agir en tant que consommateur.

 

< Retour au sommaire