• Jacqueline Slepsow
    coordinatrice du service Droits humains

6 février : journée internationale tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines

Comme chaque année, le Collec­tif liégeois de lutte contre les muti­la­tions géni­tales fémi­nine (CLMGF) a proposé ce mercredi 6 février, une action de sensi­bi­li­sa­tion à la problé­ma­tique des MGF. C’est devant une salle comble, avec un public consti­tué de nombreux étudiants et de personnes direc­te­ment concer­nées par l’excision, que nous avons proposé la projec­tion du docu­men­taire Kimbi­dalé, lequel relate le dur combat de mili­tantes pour l’abolition des MGF subies par les femmes afares dans la corne de l’Afrique.

Le débat qui a suivi a notam­ment mis en évidence l’aspect écono­mique des MGF, et la néces­sité de prévoir la recon­ver­sion des exci­seuses qui ne veulent pas se voir privées de leur moyen de subsis­tance. La place et le rôle des hommes dans la lutte contre les MGF ont été longue­ment inter­ro­gés. Une autre inter­ven­tion a rappelé que les MGF se pratiquent aussi en Europe et que de nombreuses fillettes encourent le risque d’être exci­sées lorsqu’elles sont renvoyées dans leur pays d’origine pour les vacances.

Il a été souli­gné égale­ment, qu’une lutte effi­cace contre l’excision passe par le rappel à la loi et qu’elle doit éviter toute « mora­li­sa­tion » mais plutôt mettre l’accent sur les avan­tages qu’il y aurait, pour toute la commu­nauté, à ce que les femmes ne soient plus exci­sées. Les problèmes soule­vés par la recons­truc­tion clito­ri­dienne après une abla­tion et les consé­quences néfastes de la médi­ca­li­sa­tion des MGF, pratique de plus en plus courante notam­ment en Égypte, sur la lutte et la préven­tion de ces pratiques ont égale­ment été souli­gnés. Enfin, il a été rappelé que les Afri­cains n’avaient pas attendu les occi­den­taux pour enta­mer le combat contre les MGF, qui dans certaines régions a débuté il y de nombreuses années

< Retour au sommaire