- Maria Ponente
La MDA, l’info des jeunes : avec eux au quotidien
Centre d’information reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles et implanté sur Seraing depuis 27 ans, l’association accueille des jeunes entre 12 et 26 ans de façon anonyme, gratuite et libre. Elle a pour but de favoriser l’analyse et la prise de conscience, par les jeunes, des éléments sociaux, culturels, économiques et politiques qui les entourent. Ainsi, l’équipe répond quotidiennement aux nombreuses sollicitations des adolescents en matière d’aide à la recherche d’informations et de jobs d’étudiants, à la rédaction de travaux scolaires ou encore à la mise en place de multiples manifestations et projets visant à rencontrer les préoccupations des jeunes générations.
Au-delà du centre d’info, la MDA, l’info des jeunes, ce sont aussi des voyages culturels, des découvertes, des visites de lieux. Des possibilités pour les adolescents de vivre une expérience enrichissante, d’apprendre à vivre ensemble, à respecter la différence, à construire ensemble… à devenir un Citoyen Responsable Actif Critique et Solidaire (CRACS).
Toutes les activités proposées par l’association sont l’occasion de transmettre des valeurs, de sensibiliser à une problématique, de permettre un échange et de donner une information de manière participative. Comme lors des décades thématiques organisées depuis 13 ans. Elles sont un moyen de développer l’esprit critique de centaines de jeunes participants en suscitant le débat, en favorisant les échanges et en permettant aux jeunes d’exprimer leurs opinions.
Maria Ponente
Citoyenneté et Démocratie : les jeunes en parlent
Salut & Fraternité : Pourquoi avoir choisi pour thème de la décade de cette année « La citoyenneté et la démocratie, quand les jeunes en parlent » ?
Maria Ponente : Quelque temps avant les élections communales, nous avons été interpellés par bon nombre de jeunes nous demandant notamment pour qui voter et quelle était la différence entre la droite et la gauche. Nous avons donc décidé d’organiser cette décade entre le 1er et le 12 octobre, juste avant l’échéance électorale pour pouvoir informer les jeunes non pas sur le parti pour lequel voter, mais sur l’importance de la démocratie, sur la fragilité de celle-ci au sein de l’Europe.
S&F : Quel était plus spécifiquement votre public ?
M.P. : Les jeunes en âge, ou presque, de voter, c'est-à-dire les rhétoriciens et les étudiants des écoles supérieures.
Nous travaillons depuis de nombreuses années à Seraing et avons des contacts réguliers avec les établissements scolaires, et ce, en inter-réseau. La confiance s’est donc installée. Ils nous ont accueillis à nouveau pour cette décade qui a d’ailleurs très rapidement été remplie. Aucun établissement n’a refusé de travailler ce thème. Si certains affirmaient qu’aucun propos extrémiste n’était tenu par leurs étudiants, ils étaient néanmoins conscients qu’un besoin de débats et d’échanges se faisait sentir.
Au total, ce sont plus de 600 étudiants qui ont participé aux différentes activités proposées. Les enfants du primaire ont également été mis à contribution via une animation spéciale sur les droits de l’enfant. Nous tenions à les intégrer dans notre projet. Sensibiliser les enfants, c’est aussi sensibiliser les parents. Ils sont parfois capables de mieux parler démocratie et citoyenneté qu’un adulte.

S&F : Comment cette décade a‑t-elle été déclinée ?
M.P. : En partant de la thématique, nous avons cherché des outils, des personnes de contact, des activités qui pouvaient nous aider à développer le message qu’on avait envie de transmettre aux jeunes.
Sur les dix jours, nous avons organisé trois débats avec la collaboration des « Apprentis citoyens » (association apolitique qui regroupe des jeunes des cinq partis démocratiques PS, MR, ÉCOLO J, CDH et COMAC), la visite du parcours des Territoires de la Mémoire, une animation « ABC des droits humains » du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège pour des élèves du primaire, une visite du Parlement fédéral et du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles avec la rencontre d’un député et d’un échevin, deux diffusions de film et une visite du musée de Bastogne.
S&F : Quelles ont été les réactions des participants tout au long de cette décade ?
M.P. : Les échanges après certaines activités, notamment les débats, ont été extrêmement riches et parfois même préoccupants car les propos extrémistes sont réellement banalisés par certains jeunes. Les animateurs de la MDA, l’info des jeunes les amènent à exprimer clairement ce qu’ils pensent, pourquoi ils le pensent, à argumenter et à donner des informations objectives. Nous ne voulons pas les culpabiliser. Ils ont le droit de penser ce qu’ils veulent, mais nous voulons nous assurer qu’ils possèdent les informations nécessaires pour se forger leur propre opinion. Nous mettons l’accent sur le fait que la politique et la démocratie ne sont pas des choses individuelles mais bien collectives, qu’il n’y pas de bonne ou de mauvaise façon d’aborder les choses. Nous avons l’impression d’avoir, à travers cette décade, « allumé » certaines lumières.
S&F : Qu’en ont pensé les professeurs ?
M.P. : Les professeurs nous ont informés que les débats (sur les élections, les partis politiques…) s’étaient poursuivis au sein des classes. Nous sommes heureux de savoir qu’une réflexion a ainsi été entamée.
Lors de cette décade, nous avons demandé aux professeurs de rester, de participer non seulement pour qu’ils puissent continuer à échanger avec leurs élèves par la suite, mais aussi parce que la question de la démocratie et de la citoyenneté les concerne également. Ce sont aussi des personnes qui vont aller voter et qui, comme tout un chacun, doivent parfois travailler leurs préjugés, leurs stéréotypes.
Ceci dit, bon nombre d’établissements désirent réitérer ces activités et ces divers partenariats avant les élections en mai prochain. Nous nous en réjouissons !
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