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Jacqueline Gihousse,
présidente de la Maison de la Laïcité de Waremme
Maison de la Laïcité de Waremme : un relais de jour pour les migrants
Fondée en 2000 et installée dans les locaux de l’Espace Laïcité de Waremme depuis 2008, la Maison de la Laïcité de Waremme a pour objet la défense et la promotion de la laïcité, notamment par la mise sur pied d’activités d’éducation permanente. Elles invitent le citoyen à réfléchir sur le concept de citoyenneté, l’éducation aux droits de l’homme, la lutte contre le racisme ou encore la promotion de l’enseignement officiel… Elle offre également des services de proximité tels que l’organisation de cérémonies laïques de parrainage, de mariage, d’anniversaire de mariage et de funérailles ainsi que de la Fête Laïque de la Jeunesse qui s’adresse à tous les enfants qui s’apprêtent à sortir de l’enseignement primaire, symbolisant ainsi le passage de l’enfance à l’adolescence. L’association a également pour objet d’assurer l’accueil des activités laïques locales. Pour atteindre ses objectifs, elle met en place des activités telles que des conférences, des expositions, des sorties culturelles, des petits-déjeuners débats… abordant ainsi une multitude de sujets de société.
Début 2018, en réaction à la gestion politique catastrophique en matière de politique migratoire, l’ensemble du conseil d’administration de la Maison de la Laïcité a décidé de se mobiliser et de transformer ses locaux en un relais de jour. Une initiative soutenue par le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège, tant par l’infrastructure mise à disposition que par des dons.
Jacqueline Gihousse
Magasin solidaire : appel aux dons !
Salut & Fraternité : Quelle est l’origine de votre projet « Relais de jour » ? Comment fonctionne-t-il ?
Jacqueline Gihousse : Tout est parti de démarches individuelles dans le chef de plusieurs personnes. Nous véhiculions des migrants depuis le parc Maximilien, à Bruxelles, à l’aller comme au retour, et ce afin de les acheminer dans des familles d’hébergeurs habitant à Waremme ou dans les environs. D’autres navetteurs faisaient de même. Nous nous sommes aperçus que certaines familles d’hébergeurs n’avaient pas la possibilité de se rendre à Bruxelles, tout comme certains navetteurs ne pouvaient loger ces migrants. Certaines personnes ne se sentaient pas non plus à l’aise de laisser les migrants chez elles en leur absence lorsque ceux-ci ne repartaient pas à Bruxelles. L’idée s’est alors imposée de prévoir un endroit où, pendant la journée, nous pouvions les accueillir. Notre conseil d’administration s’est alors réuni et nous avons tous été d’accord pour transformer l’Espace Laïcité en un relais de jour. Il s’agit d’un endroit où les migrants peuvent attendre la venue d’un navetteur ou d’un hébergeur. Nous recevons les demandes via la Plateforme citoyenne « Hesbaye, terre d’accueil » sur laquelle chacun peut s’inscrire dans différentes catégories, à savoir les chauffeurs, les hébergeurs et les logisticiens. Dans notre cas, les hébergeurs demandent un relais et nous nous organisons entre nous pour l’assurer à l’Espace Laïcité de Waremme.
De fil en aiguille, constatant que ces personnes ne possédaient pas grand-chose, nous avons commencé à récolter des vêtements chauds tels que des manteaux d’hiver. Nous avons alors dédié un espace pour entreposer et distribuer ces vêtements. De là est ensuite née l’idée d’un magasin solidaire puisque nous récoltons également des dons sous forme de vivres non périssables (…), de produits d’hygiène (…) ainsi que des produits d’entretien (…)
S&F : Comment ce projet a‑t-il évolué ensuite ?
J.G. : De fil en aiguille, constatant que ces personnes ne possédaient pas grand-chose, nous avons commencé à récolter des vêtements chauds tels que des manteaux d’hiver. Nous avons alors dédié un espace pour entreposer et distribuer ces vêtements. De là est ensuite née l’idée d’un magasin solidaire puisque nous récoltons également des dons sous forme de vivres non périssables (pâtes, riz, conserves…), de produits d’hygiène (gel douche, brosse à dents…) ainsi que des produits d’entretien (poudre à lessiver, liquide vaisselle…). Il nous arrive de récolter aussi des produits frais et, dans ce cas-là, nous les cuisinons et les congelons sous forme de portions. Tous ces dons sont bien sûr redistribués gratuitement aux migrants qui emportent ce dont ils ont besoin, mais également aux hébergeurs afin de leur permettre d’accueillir à moindre coût. Je précise cependant que nous ne récoltons plus de vêtements pour l’instant.
S&F : La commune de Waremme vous soutient-elle dans votre démarche ?
J.G. : Bien que la commune ne se soit pas positionnée contre les visites domiciliaires, ce que nous regrettons, Waremme est aujourd’hui devenue une commune hospitalière. Suite à l’adoption de cette motion, un groupe de personnes faisant partie de Plateforme Hesbaye, terre d’accueil a créé Waremme, commune hospitalière qui se réunit également dans nos locaux. La commune est donc en train d’adhérer à cet élan de solidarité et réfléchit ainsi à la mise à disposition d’infrastructures d’accueil à destination des migrants mais aussi à l’aide qu’elle pourrait nous apporter pour notre magasin solidaire. Donc, oui ! On peut dire que nous sommes soutenus.
S&F : Quels sont vos projets ?
J.G. : À l’heure où je vous parle, nous espérons pouvoir participer à la Marche Citoyenne et Solidaire qui est actuellement en route. Elle est partie le 30 avril de la ville côtière italienne de Vintimille, située à la frontière franco-italienne pour se terminer à Londres le 8 juillet. Elle fera étape à Lille le 3 juillet, et nous étudions la possibilité de la rejoindre. Ce vaste mouvement a pour objectif de valoriser le travail des citoyens, des associations et des collectifs qui aident les migrants dans les 60 villes-étapes en créant du dialogue avec les citoyens. Elle entend aussi collecter des fonds mais aussi encourager la collecte de biens nécessaires aux migrants (vêtements, chaussures, couvertures, etc.). Pour les personnes intéressées par cette action, il convient de consulter le site de l’organisateur (www.laubergedesmigrants.fr/fr/la-marche-citoyenne)
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