Rapports d'activités

Rapport d'activités 2020

L’année 2020 a incon­tes­ta­ble­ment mis à l’épreuve nos certi­tudes et notre humanité.

Elle nous a appris à vivre avec l’incertitude et, grâce à l’expression de soli­da­ri­tés multiples, à résis­ter aux forces néga­tives de notre époque que sont les peurs, les popu­lismes et les divi­sions de la société.

La crise sani­taire que nous vivons entraîne et entraî­nera encore pour de nombreux mois de lourdes consé­quences sociales, écono­miques et poli­tiques. Cette épreuve consti­tue aussi un révé­la­teur puis­sant des manque­ments aux valeurs et à la concep­tion d’une société telle que nous la conce­vons. Une société qui posi­tionne l’État comme acteur des soli­da­ri­tés, garant des droits et des liber­tés de ses citoyens. Cette crise nous invite à une extrême vigi­lance face aux atteintes — que nous espé­rons tempo­raires mais qui nous inquiètent par leur inscrip­tion dans la durée — à nos droits et liber­tés fonda­men­tales en matière de soins, d’éducation, de liberté de mouve­ment, de respect de notre vie privée.

Elle nous ques­tionne quant aux limites de toute liberté : comment celle de l’un s’accorde-t-elle avec celle de l’autre, comment faire société dans le respect des droits et liber­tés de tous, dans l’altérité. Comment arti­cu­ler liber­tés indi­vi­duelles et liber­tés collec­tives pour conti­nuer à faire société. Nous espé­rons bien que ces freins à nos liber­tés et à nos prin­cipes démo­cra­tiques n’inspireront pas des mouve­ments ou des indi­vi­dus qui auraient tendance à détri­co­ter les avan­cées de nos socié­tés au béné­fice d’un pouvoir fort, en faveur des plus privi­lé­giés, proté­geant les plus riches, muse­lant les voix discordantes…

Nous touchons ici à l’essence même du projet laïque. En 2019 déjà, à l’occasion des 50 ans du CAL, nous avions rappelé toute l’importance des services publics consti­tu­tifs et garants du contrat social entre citoyen·ne·s.

L’année écou­lée, révé­la­trice de nos fragi­li­tés a aussi démon­tré que nous étions capables d’agir plutôt que de subir le cours des événe­ments, de susci­ter la créa­ti­vité sans nier les peurs. Elle nous conforte dans la convic­tion qu’agir aujourd’hui pour une asso­cia­tion d’éducation perma­nente comme la nôtre consiste plus que jamais à donner à chacun·e les outils pour comprendre la nature des enjeux et des menaces du monde actuel, et pour empê­cher, par la réflexion et le débat, que la peur ne fasse le jeu des popu­lismes. Pour imagi­ner enfin l’avenir sans devoir choi­sir entre la peur et nos libertés.

Nous privi­lé­gions l’action, pour faire obstacle au déses­poir que pour­rait engen­drer la situa­tion actuelle.

Souhai­tons-nous mutuel­le­ment, militant·e·s, administrateur·trices, permanent·e·s, force, courage, audace et luci­dité pour imagi­ner et créer ensemble une société plus juste !