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Hervé Persain,
administrateur du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège
Des fêtes laïques de la jeunesse pour des valeurs universelles
Comme vous avez pu le constater, les fêtes de la jeunesse laïque sont pour la plupart devenues des fêtes laïques de la jeunesse. Cette modification est le reflet d’une cohérence entre la redéfinition du Centre d’Action Laïque (CAL), ses positions sur l’enseignement et sa vision du « vivre ensemble ».
En effet, le mouvement a modifié trois articles de ses statuts relatifs à la définition de son but social. Cette décision a été confirmée par celle du CAL Province de Liège à l’occasion de son assemblée générale deux jours plus tard.
L’objectif était de préciser l’image du CAL par une meilleure identification de son rôle, de son but et de son action sur une société au modèle interculturel, luttant en cela contre les replis communautaires. La laïcité était de ce fait réaffirmée comme un principe ne nécessitant aucun qualificatif particulier, applicable au sein de l’association et en dehors de celle-ci. D’où ce qu’on peut considérer comme une suite logique : inscrire la laïcité dans la Constitution belge. Le souhait de se réapproprier les émissions concédées, jadis confiées à la Pensée et les Hommes, correspond à cette volonté de cohérence de la communication du mouvement et de l’image qu’il transmet à la population du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Notre objectif est de permettre de vivre ensemble dans une société plurielle, d’y garantir une coexistence pacifique quelles que soient les opinions, les conceptions philosophiques et religieuses, privilégiant l’universalité des droits aux valeurs spécifiques à chaque communauté.
L’article 4 de nos statuts précise notre but, qui est de défendre et promouvoir la laïcité, ce principe humaniste qui fonde le régime des libertés et des droits sur l’impartialité de l’État, dégagé de toute ingérence religieuse. La laïcité oblige le pouvoir civil à assurer l’égalité, la solidarité et l’émancipation des citoyens par la diffusion des savoirs et l’exercice du libre examen.
L’article 5 décrit les domaines d’action du CAL, tout en réaffirmant la perspective d’assistance morale, mission qui lui est confiée par l’État qui le subventionne à cette fin. Le mouvement ne renonce donc pas à sa responsabilité de représenter la communauté non confessionnelle, mais la définition qu’il propose de la laïcité peut s’appliquer à l’ensemble de la population, au-delà des croyances particulières, en adéquation donc avec le caractère universel du principe de laïcité.
Cette mise au point répond opportunément au contexte actuel lié aux évènements que connaît notre société et à la radicalisation des cultes, des cultures et de la société dans son ensemble. À ceux qui proposent de construire des murs, nous répondons qu’il est préférable de jeter des ponts… Notre objectif est de permettre de vivre ensemble dans une société plurielle, d’y garantir une coexistence pacifique quelles que soient les opinions, les conceptions philosophiques et religieuses, privilégiant l’universalité des droits aux valeurs spécifiques à chaque communauté.
À l’école, l’obligation de choisir un cours de religion ou de morale en fonction des choix philosophiques de la famille contribue au repli communautaire sur base confessionnelle. La possibilité de choisir une heure ou deux de philosophie et de citoyenneté permet d’adoucir cette inconséquence, mais n’est qu’un premier palier vers le transfert des cours de religion du cursus scolaire à la communauté religieuse elle-même, non sans permettre une approche de l’ensemble de l’offre religieuse ou non-confessionnelle au sein du nouveau cours ouvert à l’ensemble des élèves, dégagés de toute étiquette communautaire.

C’est la même logique qui nous a incités à faire évoluer les fêtes laïques vers un modèle d’ouverture au monde, sans plus les réserver aux élèves de morale laïque ou non confessionnelle, en considérant toujours la fête comme le passage de l’enfance à l’adolescence. Les valeurs que l’on y prône ne sont nullement incompatibles avec celles des confessions respectant l’être humain et sa liberté de penser et d’agir. L’égalité, la solidarité, et l’humanisme que l’on encourage activement lors de la fête laïque de la jeunesse peuvent trouver écho au sein même des communautés religieuses non radicalisées.
Les valeurs que l’on y prône ne sont nullement incompatibles avec celles des confessions respectant l’être humain et sa liberté de penser et d’agir. L’égalité, la solidarité, et l’humanisme que l’on encourage activement lors de la fête laïque de la jeunesse peuvent trouver écho au sein même des communautés religieuses non radicalisées.
Le CAL Province de Liège a souhaité aider les organisateurs des fêtes à assurer une communication alternative, à destination d’un public plus large, pour s’ouvrir à l’ensemble des jeunes terminant leur dernière année du fondamental. Nous encourageons également une approche plus participative des enfants fêtés en leur permettant de créer ensemble une expression théâtralisée des valeurs qu’ils souhaitent évoquer à l’occasion de cette marche symbolique vers l’âge adulte. Des professionnels du théâtre peuvent être mis à disposition des organisateurs sur demande aux permanents de notre régionale. N’hésitez pas à faire appel à eux !
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