La laïcité comme principe universel d’impartialité

  • Henri Bartholomeeusenprésident du Centre d’Action Laïque
Le 16 avril 2016, le Centre d’Action Laïque (CAL) a voté une modification de l’article 4 de ses statuts qui définit la laïcité. Parce que la laïcité est un principe politique et humaniste qui oblige le pouvoir civil, parce qu’elle ne se limite pas à la séparation des Églises et de l’État, parce qu’elle diffère d’un régime de neutralité ou de tolérance à l’anglo-saxonne, parce que la laïcité se fonde sur les libertés indissociables des droits humains, l’égalité et la solidarité, parce qu’elle défend l’école égalitaire qui garantit le partage des savoirs et l’exercice du libre examen, la laïcité se définit désormais comme le principe universel d’impartialité qui autorise le régime des libertés. [...]

Égalité, solidarité, émancipation : une utopie laïque !

  • Jacques Smitsdirecteur du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège
Le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège défend un projet de société basé sur « l’égalité, la solidarité et l’émancipation par la diffusion des savoirs et l’exercice du libre examen » et le veut accessible. Il se concrétise par un engagement sociétal affirmé et la construction d’utopies à taille humaine s’appuyant sur des fondations solides, à savoir les valeurs – la liberté, l’égalité, la solidarité, l’humanisme, l’altérité – pour mener des actions qui visent à l’émancipation, l’autonomie, la responsabilité, et l’exercice de la citoyenneté. [...]

L’Europe est-elle laïque ?

  • Véronique De Keysermembre exécutive de la Fédération Humaniste Européenne
Quand on croise les représentants des cultes dans les couloirs des institutions européennes, on en doute. Et quand les papes parlent au lutrin des chefs d’État, on cherche l’erreur. Mais si l’Europe n’est pas suffisamment laïque, ce n’est pas parce que les Églises s’y manifestent bruyamment. C’est parce que la laïcité ne l’a pas investie pour en faire son projet. [...]

La laïcité, au cœur du système belge

  • Jean-Philippe Schreiberprofesseur à l’Université Libre de Bruxelles
Le système belge de régulation des convictions est paradoxal : il est juridiquement séparateur et, dans le même temps, cette séparation n’a pas été pleinement mise en œuvre. Motif pour lequel d’aucuns plaident aujourd’hui en faveur de son plein et entier accomplissement. Car la Constitution belge est révolutionnaire pour l’époque, quand elle est adoptée, et instaure en 1831 une vraie séparation de l’Église et de l’État. Certes, les catholiques sont majoritaires, et les libéraux pas encore anticléricaux. Mais les uns comme les autres, pour des motifs discordants, plaident en faveur de la séparation. Pour les libéraux, elle assurera la liberté de conscience et la primauté du pouvoir civil, contre toute ingérence du religieux. Pour les catholiques, elle libèrera l’Église de toute tutelle politique, et lui permettra de mettre à profit les libertés conquises par elle, notamment en matière d’enseignement. [...]