Entretien avec Vinciane Despret autour du livre "Les morts à l'œuvre"

Rencontre | 08.02.2024 | La Cité Miroir

Entretien avec Vinciane Despret autour du livre "Les morts à l'œuvre"

Rencontre | 08.02.2024 | La Cité Miroir

Dans le prolon­ge­ment de son livre « Au bonheur des morts » portant sur la ques­tion du deuil, la philo­sophe Vinciane Despret est l’invitée du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège dans le cadre d’une rencontre suite à la publi­ca­tion de son ouvrage « Les morts à l’œuvre ». (Édition La Découverte).

Les morts peuvent faire agir les vivants, mobi­li­ser ceux qui restent autour de ques­tions qui touchent à la vie collec­tive,
à l’érosion des liens sociaux, à des événe­ments qui les dépassent ou dont l’ampleur ou la violence pour­rait les détruire, anni­hi­ler ce à quoi ils sont atta­chés. Les morts peuvent aider les vivants à trans­for­mer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloi­gnés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place.

Ces morts « insistent « parce qu’il y a eu quelque chose d’injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, comman­dos d’Afrique et de Provence, sacri­fiés poli­tiques à la raison du plus fort…
Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insis­tance en comman­dant une œuvre grâce à un proto­cole poli­tique et artis­tique nommé le programme des Nouveaux Comman­di­taires. Ce proto­cole
consiste à choi­sir un artiste et à déci­der en commun d’une œuvre. Il va trans­for­mer en profon­deur les commanditaires.

Cela n’a rien à voir avec le deuil dans sa forme auto­ri­taire (quand les théo­ries psycho­lo­giques enjoignent à l’oubli). C’est avec la vie, celle qui n’est plus mais qui est encore d’une autre manière, celle qui résiste à son effa­ce­ment, que ce faire avec provoque une éton­nante série de métamorphoses.

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