Exposition : Viviane Bouhon et Marianne Souwen

| 07.02.2019 > 09.03.2019 | Cinéma Churchill

Exposition : Viviane Bouhon et Marianne Souwen

| 07.02.2019 | Cinéma Churchill

Viviane Bouhon, tech­niques mixtes

Viviane Bouhon exerce la séri­gra­phie de manière origi­nale, non pas en utili­sant le procédé pour ses possi­bi­li­tés de reproduction(s) multipliée(s), mais en créant des séries de pièces uniques, qui sont autant de varia­tions sur un thème. Ses compo­si­tions sont des tableaux où la couleur et le graphisme se répondent. Laby­rinthes urbains, foules anonymes, objets du quoti­dien, animaux, végé­taux, les surfaces de ses toiles s’animent par la répé­ti­tion de formes, ni tout à fait diffé­rentes ni tout à fait semblables. Ce qui nous permet de ressen­tir le flux de l’existence, la lente méta­mor­phose que la vie imprime aux êtres et aux choses.

Une fausse unifor­mité laisse appa­raître ici et là le grain de sable, la disso­nance, la dissi­dence ou l’élément éton­nant, qui vient contre­dire l’apparente unité. Ce n’est pas le triomphe de la géomé­trie, de la surface ou de la stan­dar­di­sa­tion que Viviane Bouhon dépeint. Son empa­thie pour l’individu, la liberté, trans­pa­raît çà et là au travers de petits indices, semés comme des cailloux de petit Poucet dans les grands labyrinthes.

Viviane Bouhon est une anti-Péné­lope. Ses grandes toiles, dont la dimen­sion déco­ra­tive rappelle la tapis­se­rie, se refont sans cesse, mais sans recom­men­ce­ment iden­tique, avec des dépla­ce­ments lents, des chan­ge­ments subtils, qui peuvent égale­ment rappe­ler la musique répé­ti­tive. Les rythmes et les couleurs jouent leur partie dans ces grandes parti­tions rigou­reuses et lyriques.

Bernard Talma­zan, déc. 2018

 

Marianne Souwen, sculpture

Marianne Souwen a touché à divers domaines des arts plas­tiques, jusqu’à décou­vrir le travail de la terre auquel elle se consacre depuis de nombreuses années. Elle sculpte avec habi­leté, tendresse et humour, des oeuvres opti­mistes, géné­ra­trices d’espoir et de gaieté parce que empreintes de la beauté du monde et de ses joies. Ses person­nages, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, sont souvent accom­pa­gnés d’animaux complices, dans des clins d’oeil aux petits travers de l’être humain ou à des oeuvres d’artistes qu’elle regarde en souriant.

Ses person­nages sont pleins de carac­tère et de vie, ferme­ment campés sur leurs jambes, atta­chés à la terre dont ils sont faits ou présen­tés dans des posi­tions natu­relles et dyna­miques, qui saisissent avec justesse le geste ou l’attitude, révé­lant des traits de personnalité.

Derrière la bana­lité d’un objet, répété cent fois, peut-être plus et qui peut être perçue comme le frag­ment d’une répé­ti­tion infi­nie, c’est le proces­sus même de la vie qui est en oeuvre. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la répé­ti­tion n’est ni stéréo­ty­pée ni méca­nique. D’une certaine manière, ses person­nages imagi­naires ont les quali­tés expres­sives de véri­tables portraits.

Marianne Souwen tire parti des diffé­rentes possi­bi­li­tés qu’offre la terre, elle est capable de mode­ler avec déli­ca­tesse et préci­sion tout autant que d’exalter avec vigueur la matière. Son imagi­naire est large, ses compo­si­tions comme des frag­ments de rêves nous montrent un monde où hommes et femmes sont en harmo­nie avec la nature et d’une manière géné­rale ses person­nages expriment la joie de vivre et l’insouciance, ils goûtent les plai­sirs terrestres, en toute simpli­cité, sans préten­tion et sans complexes.

C’est une société contem­po­raine joyeuse que Marianne Souwen nous donne à voir, comme pour nous récon­for­ter quand nous doutons de nous-mêmes et du monde.

Bernard Talma­zan, déc. 2018

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