Une confé­rence de Vinciane Despret, philo­sophe, profes­seure et éthologue.

On sera sans doute étonné d’apprendre que de très nombreuses personnes, aujourd’hui, chez nous, conti­nuent d’entretenir des liens avec des proches dispa­rus et ce dans des formes souvent éton­nam­ment inven­tives : faire des choses que le mort ne peut plus assu­mer, conti­nuer en quelque sorte ce qu’il avait entamé et que la mort a inter­rompu, lui deman­der parfois de l’aide, rêver de lui, avoir le senti­ment de sa présence, rappe­ler son exis­tence par des gestes, des rituels, …

À la suite de la longue enquête au cours de laquelle Vinciane Despret a récolté les histoires qui relatent ces expé­riences, elle a reçu de nombreux cour­riers, dans lesquels les personnes qui lui écri­vaient lui faisaient part de leurs expériences.

Ces cour­riers et témoi­gnages ont consti­tué pour elle l’occasion de reprendre cette enquête là où elle l’avait lais­sée, pour explo­rer ce qu’elle pouvait encore lui apprendre aujourd’hui et prolon­ger ainsi ces récits par lesquels les personnes qui ont perdu quelqu’un gardent les morts vivants et présents.

Intro­duc­tion et présen­ta­tion de la confé­ren­cière par Hervé Persain, président du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège.

Vinciane Despret est philo­sophe et profes­seure à l’Université de Liège. Elle est une spécia­liste de l’éthologie recon­nue inter­na­tio­na­le­ment. Dans son dernier ouvrage, Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent, elle s’intéresse cette fois aux rela­tions que tissent les vivants et les défunts. Une recherche passion­nante réali­sée au départ de témoi­gnages d’amis, de proches, mais aussi de lectures, qui aborde le deuil sous un autre jour.