Appel au gouvernement fédéral : les enfants n’ont pas leur place en centre fermé

281 SIGNATAIRES DE LA CAMPAGNE ONT APPELÉ AUJOURD'HUI LE GOUVERNEMENT À NE PAS DÉTENIR DES ENFANTS ET CENTRE FERMÉ ET DE NE PAS OUVRIR EN JUILLET.

Dans quelques semaines, peut-être même dans quelques jours, des enfants seront à nouveau enfer­més en centre fermé en Belgique. Nous, orga­ni­sa­tions des secteurs asso­cia­tif, de la jeunesse, de l’enseignement, des mondes cultu­rel, social, spor­tif, confes­sion­nel et autres, ne pouvons le tolé­rer. Nous appe­lons aujourd’hui le gouver­ne­ment à ne pas fran­chir cette ligne rouge et à renon­cer à son projet.

Des enfants, qui ont souvent grandi en Belgique, seront bien­tôt arra­chés à leur école, à leur club de sport, à leur cercle d’amis, à leur quar­tier, pour être mis derrière les barreaux, unique­ment parce que leurs parents n’ont pas de titre de séjour en Belgique. D’autres y seront emme­nés alors qu’ils viennent à peine d’atterrir sur le sol belge, à la recherche d’une vie meilleure mais sans que leurs parents aient le droit d’accéder au territoire.

Pour mener à bien ce projet inhu­main, le gouver­ne­ment fédé­ral a choisi un lieu sordide : les enfants seront enfer­més avec leurs familles à côté du centre 127 bis, à Stee­nok­ker­zeel, à 250 mètres de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Bruxelles-Natio­nal. Que la déten­tion ne dure qu’une nuit, qu’une jour­née, qu’une heure… aucun prétexte ne justi­fie qu’un enfant se retrouve enfermé.

Notre posi­tion : On n’enferme pas un enfant. Point.

La déten­tion d’enfants viole les droits de l’enfant. La déten­tion d’enfants pour des raisons migra­toires va toujours à l’encontre du prin­cipe de l’intérêt supé­rieur de l’enfant.

L’impact néga­tif et profond de la déten­tion sur la santé, le déve­lop­pe­ment et le bien-être des enfants a été démon­tré à maintes reprises, même lorsqu’il s’agit de très courtes périodes de déten­tion dans un envi­ron­ne­ment préten­du­ment « adapté ».

Tous les enfants, qu’ils soient réfu­giés, deman­deurs d’asile, sans papiers ou non, doivent être trai­tés comme des enfants, dans le respect de leurs droits fonda­men­taux et en accord avec le droit international.

Tous les enfants doivent être libres. La liberté est un droit humain fonda­men­tal. Un enfant ne peut jamais être mis en déten­tion sur base de son statut migra­toire ou de celui de son parent.

Tous les enfants doivent être soignés et proté­gés. Dans toutes les déci­sions qu’un État prend concer­nant les enfants, l’intérêt supé­rieur de l’enfant doit être une consi­dé­ra­tion primordiale.

Nous, 281 orga­ni­sa­tions belges, appe­lons donc le gouver­ne­ment fédé­ral à aban­don­ner immé­dia­te­ment son projet de déte­nir des enfants en centre fermé. On n’enferme pas un enfant. Point.

 

ON N’ENFERME PAS UN ENFANT. POINT. est une campagne de la Plate-forme Mineurs en exil, en parte­na­riat avec Cari­tas Inter­na­tio­nal, Ciré asbl, Vluch­te­lin­gen­werk Vlaan­de­ren et JRS Belgium et avec le soutien de 281 orga­ni­sa­tions belges.

Consul­tez la liste complète des 281 signa­taires sur www​.onnen​fer​me​pa​su​nen​fant​.be

 

Cette carte blanche a été publié le 13 juin 2018 dans Le Soir et De Morgen.

Consul­tez égale­ment le commu­ni­qué de presse accom­pa­gnant "281 orga­ni­sa­tions appellent le gouver­ne­ment à ne pas déte­nir d'enfants en centre fermé."

 

http://​www​.onnen​fer​me​pa​su​nen​fant​.be/​a​c​t​u​s​/​a​p​p​e​l​-​a​u​-​g​o​u​v​e​r​n​e​m​e​nt/

Publié le 22/10/18