De Marco Bellocchio, avec Pierfrancesco Favino, Maria Fernanda Cândido, Fabrizio Ferracane.

Ne pensez pas avoir déjà tout vu sur la mafia au cinéma. Si la première scène du Traître fait penser au cinéma de Visconti ou de Coppola en nous montrant avec emphase les grands mafiosis réunis lors d’une fête à Palerme, on bascule très vite dans une approche intimiste et politique centrée sur la personne de Tommaso Buscetta. Celui-ci est le repenti qui brisera l’omertà en livrant des informations majeures au juge Falcone, ce qui fera de lui un traître aux yeux de Cosa Nostra et l’un des principaux informateurs de la lutte anti-mafia.Ici, pas de personnages mythifiés, ni de fascination. On reste à hauteur d’hommes à l’intérieur des arcanes carcéraux et judiciaires. Bellocchio saisit les gueules, s’accroche aux regards qui refusent de se croiser. C’est puissant, passionnant. Au milieu de tout cela, Bellocchio pose la question de la famille, des codes d’honneur, de la loyauté. Avec ce film qui nous emmène au sein de la mafia sous son jour le plus réaliste, le grand cinéaste italien éclaire magistralement un pan sanglant de l’histoire de l’Italie moderne.
D’après Fabienne Bradfer (Le Soir)

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