Le Financement des Cultes

Conférence-débat | 27.03.2025 | Maison de la Laïcité "Henri Daix" de Hannut

Le Financement des Cultes

Conférence-débat | 27.03.2025 | Maison de la Laïcité "Henri Daix" de Hannut

Par Christophe DUBOIS, Directeur du Centre d’Études Jacques Georgin, centre d’études reconnu en qualité de centre d’éducation permanente. Avant cela, professeur d’histoire, de géographie et de sciences sociales, directeur-adjoint et directeur au sein du réseau WBE, président de la Maison de la Laïcité de Philippeville, administrateur au CAL Namur.

Ces dernières années, l’affaire du voile à la STIB, la polémique née de la désignation, finalement avortée, de Ihsane Haouach en tant que commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes maintien de l’abattage sans étourdissement en Région bruxelloise ont relancé le débat autour de la neutralité au sein la fonction publique et, de manière plus large, au sein de notre société. Ce débat a, par ricochet, remis sur le tapis un vieux débat : le financement public des cultes. S’il est vrai que le système demeure inchangé depuis la fondation de l’État belge, le 4 octobre 1830, en vertu du fait que les pouvoirs publics octroient un soutien financier aux divers cultes qui sont dits reconnus, à hauteur de 250 millions d’euros par an selon les derniers chiffres publiés, la clé de répartition de ce financement pose question puisque le culte catholique rafle une grande partie de la mise de départ tandis que, en parallèle, une part importante et croissante de nos citoyens ne se rend plus à l’église tandis que d’autres cultes voient le nombre de leurs pratiquants connaître une croissance certaine. De plus, ces prises de positions contre le port de signes distinctifs et/ou religieux dans la fonction publique ont relancé, parmi les défenseurs les plus convaincus de la laïcité, le débat à propos de l’inscription de la Laïcité dans notre Constitution. Réviser notre Constitution afin d’y inscrire cette dernière induit la révision d’un principe tout aussi important : le financement public des cultes. En Belgique, il est important de savoir que la laïcité constitue une des conceptions philosophiques reconnues au même titre que les différentes religions et est partie intégrante de notre pluralisme. Si cette laïcité s’inscrit dans une logique de lutte en faveur d’une séparation complète entre l’État et les cultes, elle vise également à contrebalancer une résurgence du fait religieux dans l’espace public.

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