• Robert Moor
    Robert Moor
    président du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège

Le mot du président

Dans l’excellent film de Ken Loach, Moi, Daniel Blake, on voit le héros mettre la souris d’ordinateur sur l’écran pour la faire bouger. Scène culte qui démontre le fossé gran­dis­sant qui sépare les citoyens « connec­tés » et les autres. L’univers infor­ma­tique (PC, smart­phones, tablettes, jeux, …) est un bel exemple des diffi­cul­tés rencon­trées par tout un chacun pour accé­der à la connais­sance informatique.

Mais ce même constat peut être fait dans le domaine de la science, de la philo­so­phie, de la musique, du théâtre, de la pein­ture, du cinéma, etc. Il y a un gap immense entre les citoyens, au point que l’on assiste de nos jours à une révolte des personnes quali­fiées de « sans culture », déclas­sées, qui s’insurgent contre les « intel­lec­tuels » qui les mépri­se­raient, qui les stig­ma­ti­se­raient, leur impo­sant un modèle socié­tal où ils ne se retrouvent plus. La victoire de Donald Trump aux États-Unis en est la preuve tangible.

Comment faire en sorte que « la connais­sance » soit parta­gée par le plus grand nombre ?

De l’imprimerie de Guten­berg, en passant par la radio, la télé­vi­sion et main­te­nant inter­net, on voit bien combien les tech­no­lo­gies nouvelles parti­cipent à la fois de l’émergence de nouveaux savoirs et d’autre part de l’exclusion de nombreux citoyens.

L’école reste un vecteur central de connais­sances ; elle est hélas parcou­rue par des courants contra­dic­toires qui opposent savoirs et compé­tences, qui séparent les enfants en fonc­tion de filières et réseaux. L’enseignement parti­cipe donc à valo­ri­ser certains et à disqua­li­fier d’autres. De nos jours, la compé­tence tech­nique est trop souvent déva­lo­ri­sée par rapport à la connais­sance intel­lec­tuelle, alors qu’un « mix » harmo­nieux devrait être la règle à l’école.

N’oublions pas que la connais­sance couvre une infi­nité de domaines et qu’il est illu­soire de tout connaître mais apprendre à apprendre, donner le goût de la décou­verte est bien l’objectif prio­ri­taire de l’enseignement comme celui de l’éducation perma­nente. Le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège et les orga­nismes asso­ciés, parti­cipent bien de cette démarche réflexive sur la connaissance.

Elle englobe le passé, pour perpé­tuer la mémoire des événe­ments qui ont marqué notre pays et le monde, le présent, témoi­gnant de l’actualité à ques­tion­ner sans relâche et le futur parce qu’il est indis­pen­sable de se proje­ter pour décou­vrir, dans le loin­tain, une inac­ces­sible étoile qui nous convainc qu’un avenir meilleur est possible pour l’humanité.

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