• Christophe Corthouts
    délégué au service Animations

L’envers du (dé)corps

Entre le 3 et le 29 mai dernier, les cimaises de l’Espace Laïcité de Waremme ont accueilli pas moins de quatre expo­si­tions artis­tiques autour d’une seule et même théma­tique : le corps. Notre corps. Cette enve­loppe qui nous accom­pagne, nous fascine, nous dérange… et parfois nous lâche.

Avec Lumi­nal A de Nico­las Van Brande et Alexan­dra de Buys­scher et Fais-moi ma peau du collec­tif fran­çais Skin, c’est le cancer du sein et les trans­for­ma­tions corpo­relles qu’il provoque qui étaient au centre d’une réflexion artis­tique à la fois esthé­tique et inter­pel­lante. Ooooh mon beau miroir et Lettres à Mon Corps, deux projets réali­sés dans le cadre d’Aux Livres, Citoyens !, offraient un regard décalé, person­nel, poétique même, sur l’image de soi et les repré­sen­ta­tions qui gravitent autour de notre apparence.

Depuis les premières expo­si­tions présen­tées à l’Espace Laïcité de Waremme, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège veille à joindre, aux dispo­si­tifs péda­go­giques et artis­tiques, des rencontres/débats/tables rondes dont l’objectif est d’éclairer les parti­ci­pants sur les théma­tiques abor­dées. Des médias aux réseaux sociaux, en passant par la consom­ma­tion, le popu­lisme ou encore les plai­sirs d’amour, ces moments de réflexions et d’échanges, sont l’occasion pour des inter­ve­nants venus de tous les hori­zons, d’apporter leur éclai­rage sur les théma­tiques abordées.

Le 12 mai, Alexan­dra de Buys­scher, modèle de l’exposition Lumi­nal A, a partagé avec le public les diffi­cul­tés de son combat face à la pres­sion sociale et médi­cale, qui lui enjoi­gnait de suivre un proces­sus de recons­truc­tion mammaire. Olivier Leblanc, psycho­logue, s’est lui exprimé sur son expé­rience face aux personnes souf­frant de surpoids, confron­tées, après une chirur­gie, à des chan­ge­ments radi­caux de leur appa­rence. Enfin, avec Chris Paulis, anthro­po­logue à l’Université de Liège, la place du corps dans le corps social a été évoquée, comme l’aspect « fabri­qué » des normes qui régissent son apparence.

Cette rencontre s’est conclue avec des échanges riches entre les inter­ve­nants et le public. Et la certi­tude que le chemin à parcou­rir pour appri­voi­ser notre corps et son image, est encore long.

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