• Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active (CEMÉA)
    Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active (CEMÉA)

Il faut écouter les jeunes

La jeunesse est une période de recherche, berceau de nombreuses illu­sions, mais égale­ment de nombreux choix, scolaires, profes­sion­nels, amou­reux ou fami­liaux. Le fait d’être en recherche, de vouloir réali­ser ses rêves, de défendre ses idéaux, n’est pas forcé­ment signe de naïveté. Les jeunes enga­gés pour une cause, qu’elle soit poli­tique, philo­so­phique, artis­tique, ont bien un zèle et une fougue parti­cu­lière, cela ne les empêche pour­tant pas de mesu­rer la portée poten­tielle de leurs propos et de leurs actes.

Jeunes et acteurs d’aujourd’hui

À juger les jeunes trop crédules, on risque de décou­ra­ger leur entrain natu­rel, mais égale­ment de les décré­di­bi­li­ser. Or, le jeune n’est pas simple­ment l’acteur de demain, il est un acteur d’aujourd’hui. On ne peut le placer unique­ment dans la pers­pec­tive de « deve­nir adulte », il faut égale­ment le consi­dé­rer dans l’humain qu’il est ici et maintenant.

« Quand je serai grand… » Mais qui peut juger du moment où un jeune est devenu suffi­sam­ment grand ? A priori, personne d’autre que lui. En outre, qu’est-ce donc qu’être grand ? Faut-il avoir tout vécu, tout vu, tout lu ? Faut-il fonder une famille, border ses enfants le soir, partir travailler chaque matin, tondre la pelouse le week-end ? Ou bien faut-il avoir atteint l’âge adulte établi par un décret ?

Certes, les jeunes ne connaissent pas tout, ne peuvent parler de tout : il est évident que la jeunesse ne peut s’envisager sans une trans­mis­sion de connais­sances et de manières de penser et d’agir entre les géné­ra­tions. Mais un jeune a déjà une expé­rience de vie, si petite soit-elle, sur laquelle s’appuyer pour expri­mer des envies, des attentes, des opinions.

Des lieux d’action pour les jeunes

Il existe actuel­le­ment de nombreuses struc­tures qui invitent les jeunes, comme les enfants, à prendre la parole au présent et à agir sur la société : conseils de classe, conseils d’école, conseils commu­naux, conseils de la jeunesse commu­nau­taires, etc. De telles possi­bi­li­tés d’expression et d’action sont des espaces d’expérimentation de la portée que peut avoir un collec­tif sur son envi­ron­ne­ment, à la condi­tion toute­fois que ces espaces soient de réels lieux d’exercice du pouvoir et non pas des mises en scène factices pour « faire comme si », pour donner l’impression aux jeunes d’agir sur les choses. Pour les leurrer.

Mais quand ces struc­tures, créées pour eux, invitent réel­le­ment les jeunes à s’exprimer et que leur parole est prise en compte, autant que celle des adultes, alors les jeunes n’aspirent pas à faire de la poli­tique : ils en font. Ils ne font pas comme s’ils étaient des poli­ti­ciens, ils n’enfilent pas un beau costume pour jouer au ministre : ils agissent concrè­te­ment, mesurent l’ampleur des débats, constatent la portée – ou non – de leur action. Ils parti­cipent d’une réelle démarche de construc­tion collective.

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