- Céline Martin,
coordinatrice au service Démocratie
8e édition de Littérature, Jazz & Politique
Ce 14 octobre dans la salle de la Grande Main du Théâtre de Liège, quelque 150 personnes ont rencontré deux auteurs : Jean Bofane et son Congo Inc. (Actes Sud, 2014) et Alain Mabanckou et son Petit piment (Seuil, 2015). Le premier est belgo-congolais (Congo-Brazzaville) et le second est franco-congolais (République du Congo).
Emmenés de voix de maître par Carmelo Virone, ils ont l’un et l’autre parlé de leurs livres respectifs, leurs styles, leurs muses, leurs références, leurs visions politiques de leurs pays d’origine. Tous deux ont vécu sous des dictatures, sous Sassou Nguesso pour l’un et sous Mobutu pour l’autre. C’est avec beaucoup d’humour qu’ils les critiquèrent et nous donnèrent un aperçu de l’intérieur de ces régimes qui se font face par-dessus le fleuve Congo comme le reflet dans un miroir. La colonisation fut aussi abordée, Mabanckou évoquant une France si fière d’elle-même qu’elle ne comprend pas qu’on puisse lui reprocher quelque chose ; Bofane, parlant, lui, du tabou qui existe ici sur l’histoire sanglante du Congo belge. Plus que leurs différences, c’est surtout leurs ressemblances, comme les deux rives d’un même pays, que le public retiendra.
Ensuite, ce fut un grand moment de partage entre Aly Keita, Pierre Vaiana et le public envoûté par le rythme et la mélodie de cette musique mélangeant magnifiquement un saxophone, instrument bien de chez nous et un balafon, instrument bien de là-bas, c’est-à-dire d’Afrique de l’Ouest. Un grand moment de dialogue des cultures.
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