• Catherine Maréchal
    directrice

Le Festival des Libertés à Liège

En parte­na­riat avec diffé­rents acteurs cultu­rels tels que l’Orchestre Phil­har­mo­nique de Liège, Le Forum, le Centre Cultu­rel de Liège Les Chiroux et les Grignoux et à l’initiative du Centre d’action Laïque de la Province de Liège et de Bruxelles Laïque, s’est déroulé en octobre le Festi­val des Liber­tés. Une program­ma­tion riche et diver­si­fiée a proposé aux citoyens que nous sommes de s’interroger sur nos capa­ci­tés à vivre ensemble. Cette préoc­cu­pa­tion nous l’avons relayée et illus­trée à travers la théma­tique des murs pour porter l’éclairage et la réflexion sur les phéno­mènes de peurs, de replis.

Les murs très maté­riels tels le mur de Berlin ou encore celui qui sépare Pales­ti­niens et Israé­liens, deux peuples sur un même terri­toire, nous les avons célé­brés avec une créa­tion origi­nale en Commu­nauté Fran­çaise de Belgique « The shou­ting Fence », spec­tacle chanté réunis­sant 300 choristes parmi lesquels de nombreux membres du célèbre groupe vocal liégeois

« C’est des Canailles », copro­duc­teur de ce spec­tacle vibrant et émou­vant dans le cadre superbe de la salle Phil­har­mo­nique. Plus de 1.000 spec­ta­teurs ont vibré et applaudi ce « Mani­feste musi­cal » illus­trant l’absurdité d’une sépa­ra­tion entre des hommes et des femmes vécue comme une fracture.

La musique nous le savons est un médium poli­tique et un moyen de résis­tance puis­sant et Grand Corps Malade a enflammé le Forum de ses textes poétiques. Son mode d’expression, le slam, nous a offert des instan­ta­nés de vie, un moment d’écoute et de tolé­rance rares, parta­gés par plus d’un mil- lier de spectateurs.

La résis­tance à l’oppression par de petits gestes ou de grands faits d’armes, était le propos du spec­tacle théâ­tral « Résis­ter, c’est exis­ter » proposé en parte­na­riat avec le Centre Cultu­rel les Chiroux et les Terri­toires de la Mémoire. Fran­çois Bour­cier, remar­quable comé­dien, incar­nait sur base de témoi­gnages authen­tiques des person­nages de résis­tants, nous invi­tant à nous inter­ro­ger sur nos compor­te­ments individuels.

Autre vecteur puis­sant d’éveil de nos consciences : l’image. Eclec­tique, le Festi­val a proposé en parte­na­riat avec les « Grignoux » la projec­tion du film de Michael Haneke « Le ruban blanc », palme d’or 2009 à Cannes autour de la ques­tion du poids de la morale reli­gieuse sur l’éducation, le docu­ment « Mon voisin, mon tueur » sur la ques­tion d’une possible récon­ci­lia­tion entre victimes et bour­reaux après le géno­cide rwan­dais, en présence de la réali­sa­trice et enfin « East/West sex and Poli­tics » sur l’homophobie en Russie.

Ces films issus d’une compé­ti­tion inter­na­tio­nale, ces spec­tacles, ces rencontres avaient par leur teneur, leur enga­ge­ment, leur pouvoir de dénon­cia­tion une force qui illustre bien les préoc­cu­pa­tions du Festi­val des Libertés.

Une première édition en Cité ardente qui n’a pas laissé indifférent.

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