Solidarité Logement: pour le droit fondamental d'accès au logement

Le logement, une base essentielle pour une réinsertion

Salut & Fraternité : Quelles sont les origines et le fonctionnement du projet Solidarité ­Logement ?

Didier Giblet : L’association a été fondée par André Philippart qui, après s’être trouvé face-à-face avec une famille et son enfant sans-abri, a décidé de créer Solidarité Logement à Bruxelles. Elle s’est ainsi constituée sous son impulsion en petite asbl avec quelques bénévoles sur base d’une considérable récolte de fonds s’élevant à 40 000 € auprès de donateurs privés, des entreprises et des fondations. À ce stade, une famille nombreuse monoparentale a pu être relogée.

Ensuite, nous avons souhaité pérenniser l’association et son objet social, à savoir la création de logements au sens propre, ce qui implique la construction, la rénovation et la mise à disposition. Dès 2012, nous avons dès lors tenté de définir notre public cible en nous heurtant à la difficulté du choix. En effet, à qui affecter ces habitats parmi les trop nombreuses personnes en situation de mal-logement ?

C’est ainsi que, au fil du temps, nous avons été amenés à travailler en collaboration avec les services d’Action en Milieu Ouvert (AMO) et des associations d’aide aux femmes isolées. Nous nous situons donc pleinement dans une culture et une dynamique de réseau vertueux. Le bien locatif qui est bâti ou rénové est ensuite mis en location via une agence immobilière sociale (AIS) et le suivi des bénéficiaires s’opère par des organismes spécialisés. Dès ce moment, notre souci a été l’accélération de la création de logements. Depuis 2021, l’association reçoit un soutien public via des subsides ponctuels. Actuellement, elle compte quelque 25 bénévoles actifs et emploie une personne pour gérer le support administratif.

Cependant, nous sommes conscients qu’il y a encore beaucoup à faire. Les constats actuels sont criants : la crise de l’engagement dans l’associatif, le contexte politique et son influence sur les décisions en matière d’aides sociales, l’augmentation des prix dans le domaine de l’acquisition, de la construction ou de la rénovation d’un bien, que ce soit à Liège ou à Bruxelles. Nous continuons donc de réfléchir à des alternatives en étudiant différentes formules juridiques (la copropriété, les occupations précaires, l’emphytéose, le droit de superficie, la société coopérative, les asbl jointes, l’identification des bâtiments inoccupés, etc.) pour atteindre notre but : la mise à disposition de davantage d’habitations, et ce toujours dans cette culture du réseau.

S. & F. : Quelles sont les actions et réalisations de votre association en Province de Liège ?

D. G. : Nous avons actuellement trois grands projets, l’un à Anderlecht et les deux autres en province de Liège, à savoir Montegnée et Dison.

Guy-Pierre Porignaux : À Liège (Montegnée), nous avons finalisé le projet VISOLO en 2023. L’immeuble compte trois studios et un appartement de deux chambres. Il permet d’accueillir des jeunes de 16 à 22 ans en réinsertion. Ils sont accompagnés dans l’apprentissage de leur autonomie par le Centre d’Information et d’Aide à la Jeunesse et Droit des jeunes, toutes deux des AMO. En ce qui concerne la création du lieu, nous avons travaillé avec le CPAS de Saint-Nicolas, la Régie des Quartiers de la commune, le Service d’Aide à la Jeunesse de Liège et l’AIS Aux Portes de Liège.

À Dison, le projet ACCROCH’TOIT, en cours de réalisation, ne pourrait voir le jour sans le soutien crucial du CPAS de Dison, l’AMO Oxyjeunes, l’AIS Logéo et le Service de Prévention de l’Aide à la Jeunesse de Liège. Il vise à acquérir et rénover un immeuble destiné à abriter cinq jeunes de 16 à 22 ans en situation de vulnérabilité ainsi que deux familles avec enfant. Nous espérons démarrer ce chantier en février 2025 pour créer ces sept logements. Et comme le bâtiment s’y prête, le rez-de-chaussée sera occupé par des bureaux de la Commune et de l’AMO.

Concrètement, les personnes qui suivent le chemin de la réinsertion occupent l’habitation par étapes de 18 mois en général, mais cette période reste flexible. Nous prévoyons des logements individuels dans le même immeuble qu’un logement familial et une proximité avec les organismes sociaux. Il s’agit là d’un embryon d’habitat intergénérationnel pensé et encadré avec l’aide des acteurs de terrain.

Précisons que ces deux projets n’auraient sans doute pas vu le jour sans le Fonds du Logement Wallon. Nous sommes évidemment très ouverts aux partenariats mais, malheureusement, nous sommes limités dans nos actions car la cellule de Liège ne compte actuellement que deux bénévoles actifs, avec Michel Weinblum. Nous profitons de l’occasion pour en appeler aux volontaires liégeois qui souhaiteraient nous rejoindre.

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Pour une politique de logement social ambitieuse !

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Une exposition participative pour booster la transition alimentaire