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Salvatore Anzalone,
directeur général de l'Enseignement et de la Formation de la Province de Liège
Plus d'un siècle d'enseignement provincial
En 2021, l’Enseignement de la Province de Liège a célébré ses cent ans. Un siècle ! Ce n’est pas un âge avancé, mais le signe de l’intemporalité d’une institution qui répond à un besoin permanent de l’être humain et de la société.
Si l’enseignement secondaire de la Province de Liège compte aujourd’hui près de 8 500 élèves dans 14 écoles et 4 centres d'éducation et de formation en alternance (CEFA), c’est en 1921 que la première école provinciale secondaire technique a vu le jour, à Herstal. Une époque charnière qui, sur les ruines de la Grande Guerre, voyait se poser les premières pierres de tout ce qui allait rendre notre société plus juste et plus humaine. L’enseignement avait évidemment toute sa place au cœur de ce vaste mouvement de progrès démocratique et social.
La création cette école concrétisait les travaux pilotés par le député provincial Hubert Debarsy. Il avait imaginé une formation composée à la fois de cours généraux, techniques et professionnels. Il devait ainsi donner naissance à ce qu’on appellerait, plus tard, les humanités techniques. Humanités techniques qui préfiguraient, en quelque sorte, le tronc commun polytechnique. Il s’agissait d’une conception avant-gardiste et, à vrai dire, « révolutionnaire » de l’enseignement, qui montre à quel point la Province de Liège a su faire œuvre éclairée et pionnière en la matière.
L’enseignement — et celui de la Province de Liège tout particulièrement — offre toutes les garanties d’une formation humaniste (…)
Par la suite, la Province organisera un enseignement de promotion sociale — aujourd’hui 6 IPEFA (Instituts Provinciaux d’Enseignement et de Formation pour Adultes) accueillant 11 000 personnes chaque année — qu’elle développera pour répondre aux nouveaux besoins de perfectionnement et de reconversion. Et quand l’évolution des technologies a exigé de très hauts niveaux de qualification, elle a mis en place un enseignement supérieur, désormais regroupé au sein de la Haute École de la Province de Liège (HEPL) qui compte plus de 10 000 étudiants.
En créant un enseignement délibérément orienté vers les formations techniques et professionnelles, la Province de Liège répondait, sur l’ensemble de son territoire, aux besoins de formations et de savoirs. Dès le début, il s’est agi d’articuler étroitement la théorie à la pratique, le savoir au savoir-faire. C’est resté l’essence et la force de l’Enseignement provincial, quel qu’en soit le niveau.
Après un accroissement continu jusqu’au début des années 1980, l’enseignement secondaire technique et professionnel connaît aujourd’hui de nombreuses difficultés. Malgré les cris d’alarme lancés par le monde professionnel (qui manque de plus en plus d’une main‑d’œuvre qualifiée) et par ceux qui soulignent la richesse de ses formations, cet enseignement souffre d’une désaffection frappant tous les réseaux.
La mutation numérique que nous vivons engendre un monde nouveau. L’intelligence artificielle, la robotique et la réalité virtuelle transforment les métiers actuels et en créent d’autres. Dans un monde et un monde du travail en mutation, parfois bouleversés, les écoles ne peuvent s’épargner une solide remise en question, qui n’est en rien une remise en cause. Au-delà des compétences auxquelles elles ont préparé les jeunes jusqu’à présent, elles doivent désormais former aux compétences transversales, qui préparent aux métiers de demain. Des métiers dont la littérature spécialisée nous dit qu’ils sont encore largement inconnus.
L’enseignement — et celui de la Province de Liège tout particulièrement — offre toutes les garanties d’une formation humaniste, qui permet à chacun de devenir tout à la fois un citoyen responsable et un vrai professionnel, libre et épanoui dans son travail. Au cours de son histoire, l’Enseignement de la Province de Liège a toujours su s’adapter à l’évolution sociale et économique. Ce riche passé est garant de son avenir et de l’avenir de nos jeunes.
Son nouveau projet pédagogique le proclame d’ailleurs : « Il y a un monde à construire, un avenir à ouvrir. » Et cette formule est en soi tout un programme ! Un beau programme qui doit constituer le point de départ pour un nouveau centenaire, avec de nouveaux projets pour ses écoles, pour ses élèves et étudiants, pour ses enseignants et, plus largement, pour la société que nous avons pour devoir de construire ensemble.
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