• Guy Vlaeminck
    Guy Vlaeminck
    président de la Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation Permanente

Le respect des engagements

DUDH

Article

La Décla­ra­tion Univer­selle des Droits de l’Homme adop­tée par les Nations Unies en décembre 1948 marque une étape déci­sive dans la prise de conscience de l’existence d’un huma­nisme laïque moderne. Jamais aupa­ra­vant les prin­cipes de la laïcité n’avaient été expri­més avec une telle force et une telle clarté. L’adhésion d’une majo­rité de nations devait trans­for­mer en autant de réfé­rences fonda­men­tales pour l’Humanité.


La laïcité a donc tort de ne pas se reven­di­quer plus fréquem­ment de ce texte qu’aucune reli­gion en parti­cu­lier n’aurait été capable de produire. La Décla­ra­tion se situe au-dessus d’elles. Il est par ailleurs remar­quable de consta­ter qu’elle date d’une période où toutes les struc­tures morales tradi­tion­nelles se trou­vaient profon­dé­ment désta­bi­li­sées suite aux drames épou­van­tables nés du dernier conflit mondial. Le moment était donc parti­cu­liè­re­ment favo­rable à l’expression de valeurs fonda­men­tales des socié­tés modernes. Des valeurs qui puissent trans­cen­der les fron­tières qui séparent tradi­tion­nel­le­ment les groupes consti­tués autour de convic­tions, croyances, langues, sexes, races, inté­rêts… convergents.

Jamais aupa­ra­vant les prin­cipes de la laïcité n’avaient été expri­més avec une telle force et une telle clarté.

Nous n’avons vrai­sem­bla­ble­ment pas encore réalisé ce que la nais­sance d’un esprit commu­nau­taire euro­péen doit à ce texte. Pas plus que nous n’avons pris conscience de ses effets sur l’évolution de certaines reli­gions qui ne peuvent plus éviter aujourd’hui de trai­ter dans leur discours de la liberté de conscience et de l’autonomie de la personne, ouvrant la voie, en leur sein, au droit à la diffé­rence et à l’interprétation individuelle.

C’est donc en toute logique et toute légi­ti­mité que le légis­la­teur qui s’attachait à défi­nir la neutra­lité de l’enseignement de la Commu­nauté fran­çaise a cité, en bonne place, dans le Décret du 31 mars 1994, la réfé­rence fonda­men­tale à la Décla­ra­tion Univer­selle des Droits de l’Homme. (…)


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